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Les héros ne se rendent jamais
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 12 - 2009

Evoquer la mémoire de l'Emir Abd-El-Qader, c'est méditer sur l'héritage politique, civilisationnel et spirituel qu'il nous a laissé et rendre hommage à ce grand homme exceptionnel de génie, bâtisseur de l'état-nation moderne algérien, qui put unifier en si peu de temps le pays, tenant tête pendant 17 ans, dans près de 116 batailles, à la plus puissante armée du monde en lui usant ses meilleurs généraux parmi les quelques 142 qu'il a affrontés.
Cependant l'Emir était conscient que seule la paix pouvait favoriser un travail d'organisation du pays: Ecoutons- le lorsqu'il écrivait à Louis-Philippe, le 15 Avril 1839 : «Restons chacun dans les pays qui sont dans nos mains; d'ici à douze ans, alors mon royaume aura vingt ans d'âge: chaque année de mon royaume comptera pour un siècle du vôtre, et nous combattrons».
Les réflexes du »colonisé envers ses colonisateurs» perdurent même jusqu'à nos jours et précisément par ceux-là même qui doivent défendre le symbole fondateur de l'état moderne Algérien. Car si on suit les raisonnements farfelus et mesquins, à la limite du blasphématoire de ces «nostalgiques» d'ici ou de là-bas et qui se permettent de diminuer les actions de l'Emir tout en ayant des arrières pensées machiavéliques (Nawaya Khabitha), pour ces gens là, l'Emir n'aurait pas dû exister ; Oui mais on le remplacerait par qui ? Il se trouve qu'il est l'un des trois Hommes exceptionnels qui ont marqué le XIX°siècle et ces dénigreurs voudraient l'effacer de notre mémoire par leurs actions néfastes, subjectives, ridicules mais oh ! Combien tentaculaires, personnages en mal de grands hommes et qui véhiculent depuis plus d'un siècle et demi l'idée que l'Emir ne pouvait être que «l'ami de la France» dans le sens le plus péjoratif du terme s'entend (d'ailleurs quelques photographies de propagande n'hésitent pas à le montrer bardé de plusieurs kilo de médailles alors qu'en réalité il n'en avait reçu que six pour son action de sauvetage humanitaire de plusieurs milliers de chrétiens menacés de génocide à Damas).
L'Emir s'est certes «rendu le 23 décembre 1847 au rendez-vous» donné pour finaliser l'Armistice; Mais au mot «s'est rendu à…tel endroit» on a donné le sens de…» reddition».
La France coloniale a falsifié l'histoire de l'Emir Abd-El-Qader. Il est de notre devoir de dire et d'écrire la vérité historique sur les plus grandes supercheries qui ternissent la mémoire de l'Emir Abd-El-Qader, fondateur de l'état Algérien dans le sens le plus moderne du terme et symbole de notre unité nationale, deux entités fondamentales et incontestables. C'est pour nous un devoir de ‘'mémoire'' que de dire les ‘'vérités'' sur cet homme universel qui a fasciné tant de générations d'écrivains, chacun plagiant les erreurs des autres, tout cela pour rayer des mémoires collectives le parjure français d'un accord survenu un certain 23 Décembre 1847. L'Emir n'a jamais eu de mains tachées injustement du sang de ses coreligionnaires. Il n'avait qu'un seul ennemi : L'envahisseur français et ses affiliés qui le combattaient.
Introduction
On ne doit pas jouer avec les mots en histoire car comme l'a dit Goethe, ‘'il suffit tout simplement de dire le Vrai d'une manière étrange pour que cet Etrange finisse par sembler vrai à son tour'' (In :‘'les affinités électives''-1809-éd.10/18-1963).
La charte d'Alger de 1964 était dans le vrai lorsqu'elle énonçait :''Sa volonté (celle de l'Emir) de moderniser le pays en posant les fondements d'une économie moderne se heurta aux tendances antinationales des chefs locaux comme le Bey Ahmed qui, malgré une résistance acharnée, n'accéda pas à la conscience de la nécessité d'une action unifiée contre l'envahisseur''. Mostefa Lacheraf, dont tout le monde connaît l'érudition et le patriotisme, écrivait: ''Tandis que l'Emir fondait un véritable état algérien et détruisait la féodalité, le Bey Ahmed administrait sa région en féodal'' et qu' ‘'il y avait une réelle désaffection des masses constantinoises à l'égard du Bey et de ses féodaux ce qui explique la facilité avec laquelle les impérialistes français sont parvenus à conquérir et à contrôler les provinces de l'Est''. (In:Mostefa Lacheraf-Algérie, Nation et Société-p.15).
Depuis le 23 Décembre 1847 jusqu'à nos jours la France a façonné notre histoire en général et l'histoire de l'Emir Abd-El-Qader en particulier à sa manière, aidée et relayée en cela par ses thuriféraires d'ici lesquels ne se privent pas de toucher à l'intégrité de la mémoire et de la personnalité du symbole de notre unité nationale soit par la falsification, l'injure, la profanation ou la récupération. Alors là, moi ce qui me chagrine le plus c'est cette phrase aussi péjorative qu'incorrecte, aussi gratuite que dénotant une certaine compréhension incomplète de la part de ceux qui ont le devoir de tout faire pour ne pas ternir la mémoire du fondateur de l'état-nation moderne Algérien; Et c'est une erreur monumentale que de dire ou écrire : «l'Emir s'est rendu à la France !» Avec la copie conforme à l'originale de la lettre de l'Emir à Lamoricière datée du 21 Décembre 1847, (parue dans le magazine «l'Illustration» N° 4551-88ième année-du 24 Mai 1930 à l'occasion du centenaire de l'invasion coloniale française en Algérie, document en notre possession seulement depuis quelques mois, grâce à l'amabilité de Mr le Pr Sohbi Hassane), avec la lettre de Lamoricière au Duc d'Aumale du 22 Décembre 1847 et celle de Louis-Napoléon Bonaparte du 16 Octobre 1852, nous pouvons montrer qu'il y a bien eu négociations pendant 4-5 jours entre l'Emir et Lamoricière pour l'arrêt conditionnel des combats, Armistice qui n'a pas plu au maréchal Guizot (ministre de la guerre) qui s'est exclamé devant le roi Louis-Philippe en disant : «L'on ne détruit pas un grand homme à la tête de sa nation tant qu'on ne l'a pas tué ou capturé ; Or, nous n'avons pas tué l'Emir, nous ne l'avons pas capturé. Cet accord est une défaite pour la France!». Comment faire alors?
L'astuce est vite trouvée. Dire que l'Emir s'est rendu à la France et le mettre en prison; Le temps fera oublier ce parjure. Mais qu'est-ce qu'un armistice? C'est un «traité mettant fin à des hostilités armées en temps de guerre. Mais il ne met pas fin officiellement à la guerre. C'est le jour qui marque officiellement la fin d'un conflit. C'est une suspension des hostilités après un accord entre les belligérants. Il est différent d'un cessez-le-feu qui lui peut être temporaire. En outre, un des pays en guerre demande un armistice à un autre et après plusieurs réunions pour définir les termes de l'armistice, termes qui normalement doivent empêcher le retour aux armes, l'armistice est signé par les représentants des gouvernements signataires et contresigné par les autorités militaires. L'armistice étant un accord gouvernemental, il est supérieur à la simple reddition militaire».
Les derniers jours de la résistance de l'Emir Abd-El-Qader - Vérités :
Etudions le fil des événements et commençons par le commencement:
• Le 9 Décembre 1847 la Deira de l'Emir était stationnée sur la rive gauche de Lemlewya (Churchill) avec 2000 réguliers (dont 1200 cavaliers). L'Emir tiendra tout de même tête à l'armée marocaine composée de 50.000 hommes. Après avoir perdu 200 hommes dans les combats, il traversera la rivière
• Le Dimanche 19 Décembre1847 et se prépare à atteindre le col du Guerbous, seul passage sûr vers les hauts-plateaux et le désert. C'était une nuit noire et un temps pluvieux; L'Emir tiendra un ultime et suprême conseil avec les derniers fidèles (il y avait le Khalifa Si Mostfa Ben Thami, Si Kaddour Ould Sidi Lembarek, et quelques Aghas). Lors de la Moubaya'â il avait juré de défendre son pays et sa religion jusqu'à ce qu'aucune force n'y put suffire et il lui semblait toujours qu'il n'avait pas encore fait assez; S'il n'avait considéré que son propre salut il aurait pu échapper à l'étau qui l'enserrait; Il restait autour de lui quelques cavaliers d'une bravoure égale à leur fidélité proverbiale; Longtemps encore il aurait pu inquiéter les Français ; Il ne songeait pas à sa sécurité personnelle mais au sort des siens. Les pourparlers pour l'arrêt des hostilités pouvaient commencer, l'unanimité s'étant faite à la décision de l'Emir non sans quelques réserves émises sur le choix de l'Emir, par certains, ne croyant pas trop à la parole française.
• L'aube du Lundi 20 Décembre 1847: le col du Guerbous est tenu par une quarantaine d'hommes sous la conduite du lieutenant Mohammed Boukhouia et du sous-lieutenant Brahim en contact avec la colonne de Lamoricière forte de 3500 fantassins et de 1200 cavaliers; A trois heures du matin, l'Emir envoie deux hommes avec le lieutenant Boukhouia porteurs d'une feuille de papier (l'Emir avait pris le soin tout de même d'y apposer son cachet, n'ayant rien pu écrire à cause de la pluie, du vent et de la boue…); Les émissaires rencontreront le général Lamoricière qui lui non plus ne pourra écrire quoi que ce soit (mauvais temps); De plus n'ayant pas son cachet sur lui il empruntera celui du commandant Bazaine et il remettra également son sabre; et voilà les premiers émissaires repartis accompagnés de quatre spahis.
• Le Mardi 21 Décembre 1847, Boukhouia rapporte à Lamoricière son sabre et le cachet de Bazaine avec les conditions d'Abd-El-Qader (lettre écrite à la zaouïa Boutchiche Essnassni, dont voici la traduction : ‘'De la part de l'Emir défenseur et protecteur de la religion, Sidi-El-Hadj Abd-El-Qader, que Dieu lui soit en aide ! Au général Lamoricière, chef des troupes françaises de la province d'Oran, que Dieu améliore votre état et le nôtre ! Salut à celui qui suit la vérité et qui dit la vérité. J'ai reçu le cachet que vous m'avez envoyé à la réception de l'empreinte du mien qu'aucun écrit n'accompagnait à cause de l'obscurité de la nuit. Cette réponse nous a causé une grande joie, mais nous voulons de vous votre parole de Français, sans arrière-pensée et sans retour que nous serons transportés de Djemaa Ghazaouet â Alexandrie ou à Saint-Jean d'Acre, sans dévier ni à droite ni à gauche. Vous nous enverrez votre lettre bien détaillée sur ce point et, lorsque nous nous rencontrerons, nous nous entendrons sur le reste, car nous connaissons ce que vous valez et ce dont vous êtes capable et nous avons voulu vous faire le plaisir de notre démarche à vous de préférence à d'autres. (La suite, non reproduite, de la lettre comprend d'autres conditions : D'être accompagné dans sa Hidjra avec tous ceux qui le désirent ; De vendre tous leurs bien et de prendre le montant en argent ; et une intervention auprès du sultan du Maroc pour retrouver son fidèle Bouhmidi dont il ignore encore qu'il a été assassiné).
• Le Mercredi 22 Décembre 1847 Lamoricière a répondu, après louange du Hadj Abd-El-Qader qu'il avait reçu la lettre et qu'il acceptait tout ce qui y était exigé. Sa lettre est parvenue la nuit, après que l'Emir et ses compagnons eurent passés la nuit chez ouled El Mirkar, ouled El Ghazi, et Ahl Tafgirat. Tous leurs chefs (plus de 300) y passèrent la nuit et supplièrent El Hadj Abd-El-Qader de ne pas faire confiance aux français. Il leur répondit : «J'ai combattu pour ma religion et mon pays. Quand nos citoyens rejoignaient les rangs chrétiens, je me suis mis du coté du Sultan marocain parce que nous étions tous musulmans. J'ai rempli mon devoir envers Dieu». Lamoricière enverra aussitôt également un message au Duc d'Aumale pour lui rendre compte des initiatives qu'il a prises et des gages dont il a cru bon de se satisfaire en ces termes : «J'ai été obligé de prendre des engagements ; Je les ai pris, et je l'ai fait, pleinement confiant que votre Altesse Royale et le gouvernement les ratifieront si l'Emir fait confiance à ma parole. Je n'ai pas le temps de vous envoyer une copie de la lettre que j'ai reçue de L'Emir, ni la réponse que je lui ai faite; qu'il me suffise de préciser que j'ai seulement promis et stipulé que l'Emir et sa famille seront conduits à Saint-Jean D'Acre ou à Alexandrie : ce sont les deux seules localités que j'ai mentionnées. Ce sont celles qu'il a désignées dans sa demande et que j'ai accepté» (in:» La vie d'Abdelkader»-Ch.-H. Churchill-Sned :1971). Rendez-vous est donc pris le lendemain à midi aux pieds de ce qu'on appellera désormais «le Palmier d'Abd-El-Qader». De cet endroit mythique non loin de Sidi Brahem, entre ce point et «la Colonne Montagnac» se trouve le «Mqam de Sidi Taher». C'est à cet endroit même, marqué par un palmier que fut scellé,
• le Jeudi 23 Décembre 1847 à midi, l'accord d'Armistice entre l'Emir et le Général Lamoricière. Enfin, de cet endroit, l'Emir accompagné de 88 de ses proches ira au «Mqam de Sidi Brahem» distant de 4 kilomètres et où l'attendent le général Lamoricière et le colonel Cousin de Montauban ; Les troupes rendent les honneurs. L'Emir pénétrera à l'intérieur de la petite mosquée du Sanctuaire où il restera en prière pendant une heure, il y accomplira la prière du D'Hor et celle de l'Â'sr. Escorté par 500 cavaliers l'Emir arrivera à 18 heures à Ghazaouet où il y passera la nuit dans ce qu'on appelle «la maison du commandant d'armes».
• Le Vendredi 24 Décembre 1847 Abd-El-Qader est accueilli chaleureusement par «d'Aumale, fils du Roi de France, gouverneur du royaume d'Algérie, sous le règne de son père, Louis-Philippe». Il dit à Abd-El-Qader qu'il confirmait ce que Lamoricière avait promis comme sécurité, protection et transport là où il le voulait. L'Emir offrira à d'Aumale «Ed'Dehmam» (son cheval pur-sang) ; Il lui dira : «Ton général m'a donné sa parole qu'il respectera même au prix de sa vie et je m'y fie; elle ne sera pas violée par le fils d'un grand roi». Le temps de recenser les biens et de prendre leur valeur en argent, grâce à Hammadi Sekkal qui a évalué tout çà, l'Emir embarquera sur le «Solon» à destination de Mers El-Kébir et où il arrivera au milieu de la nuit.
• Le lendemain Samedi 25 Décembre 1847 d'Aumale a donné à l'Emir une lettre de recommandation destinée au consul d'Alexandrie et deux pistolets en souvenir. Peu avant midi, il sera transbordé sur 1' «Asmodée» à la destination prévue par Dieu…On connaît la suite : L' «Asmodée» n'ira pas plus loin que Toulon où ils débarquent le 22 Moharrem avant midi.
Ainsi après de longues années de lutte acharnée et malgré les moyens gigantesques mis à leur disposition, les chefs militaires Français ne purent ni capturer ni tuer l'homme qui fit subir à la France les plus sanglantes difficultés. Alors la France reprochera aux derniers en date de ses chefs, d'avoir accepté l'honorable arrêt des hostilités d'un Homme avec qui la France avait pourtant signé deux traités tout en le reconnaissant comme Emir. Il eut fallu que leur victoire, pour qu'elle soit complète, soit le fait d'une capitulation inconditionnelle de la part d'un Grand Homme à la tête de sa Nation et n'ayant pu l'obtenir ils préfèrent le garder comme otage et lui faire accepter par épuisement de résider en France.
Après une captivité aussi dure qu'injuste, le 16 Octobre 1852, l'Emir et ses compagnons furent libérés par Louis-Napoléon Bonaparte en ces termes: «Abd-El-Qader, Je suis venu vous annoncer votre mise en liberté…Depuis longtemps, vous le savez, votre captivité me causait une peine véritable, car elle me rappelait sans cesse que le gouvernement qui m'a précédé n'avait pas tenu les engagements pris envers un ennemi malheureux; et rien à mes yeux de plus humiliant pour le gouvernement d'une grande nation, que de méconnaître sa force au point de manquer à sa promesse… Vous avez été l'ennemi de la France, mais je n'en rends pas moins justice à votre courage, à votre caractère, à votre résignation dans le malheur; c'est pourquoi je tiens à l'honneur de faire cesser votre captivit酻 Nous demanderons à ceux qui doutent que l'Emir ne s'est jamais ?rendu? dans le sens le plus péjoratif du terme de ? capitulation?, de faire une visite du col du Guerbous jusqu'au port de Ghazaouet de s'arrêter au ?palmier d'Abd-El-Kader? près de Sidi Taher, puis d'effectuer la prière du ?Dhor? et celle de l' ?A'sr? à Sidi Brahem…
Conclusion
L'une de ses conditions d'armistice posée le 23 Décembre 1847 au général Lamoricière était de faire sa hidjra à Saint-Jean d'Acre (‘Âkka) pour s'y installer, ayant pris conscience que la deuxième partie de sa vie, le grand djihed ou combat contre les passions, il devait le mener en…Palestine. En 1860, les occidentaux voulant fomenter des troubles en Syrie en soulevant les druzes (musulmans) aux Maronites (chrétiens) trouvèrent en face d'eux l'Emir qui bouleversera tous leurs plans machiavéliques en s'opposant d'une manière énergique et audacieuse, du 9 au 16 Juillet 1860, sauvant la vie de 15.000 chrétiens menacés de génocide. Par cette action humanitaire unique en son genre, la plupart des grandes puissances de l'époque lui seront reconnaissantes, lui attribuant leurs plus hautes décorations ; Aucun homme avant lui n'a reçu autant de distinctions universelles. Imaginons un seul instant cet homme installé à ‘Âkka un siècle avant la création d'Israël ! Dès 1847, l'Emir avait pris conscience de l'importance que cette région (depuis les temps immémoriaux) allait avoir sur le devenir du monde arabo-musulman. Le 23 Décembre 1847, l'Emir accomplira les deux prières du d'hor et celle du ‘âsr à la mosquée près du m'qam de Sidi Brahem, faisant rappeler à la France que deux ans auparavant (du 23 au 26 Septembre 1845) c'est à cet endroit même que les armées françaises subirent l'une de leurs trois plus grandes défaites coloniales avec, ce jour là, la perte de 700 hommes commandés par de Montagnac. Et sublime humiliation ! Le 23 Décembre, il leur rappellera également la cuisante défaite de Bonaparte à…'Âkka qu'il ne verra jamais puisqu'il sera incarcéré dans des conditions lamentables et déshonorantes pour la France, leur faisant subir le plus grand des parjures, celui d'avoir failli à la parole donnée. Son excellence le président de la république, monsieur Abdelaziz Bouteflika, déploya tout son art et toute son énergie, en 1966, alors qu'il était ministre des affaires étrangères, pour faire rapatrier l'Emir de Damas où il reposait dans un sanctuaire vénéré jusqu'à nos jours, aux pieds de son maitre Cheikh El-Akbar, Mohammed Mohieddine Ibn ‘Ârabi, pour être déposé au cimetière d'El-Alia à Alger (!!). Nous souhaitons la concrétisation rapide de la promesse faite que cette sépulture n'était que provisoire en attendant de le mettre à sa véritable place à la hauteur de sa dimension Universelle, celle d'un Mausolée National. Le président de la république ne doit pas tenir compte des idées négatives et blasphématoires relayées par les falsificateurs de l'histoire de l'Emir Abd-El-Qader et nous espérons que très prochainement notre Emir aura et son mausolée et une ‘'journée nationale de la mémoire'' ainsi que ‘'dar el-Emir'' dans chaque wilaya. C'est le minimum que l'Etat doit offrir à notre Héros National. Une fois tout ceci acquis, la réalisation d'un film en superproduction, sur l'Emir, sans contraintes, ne posera plus aucun problème.
* Président de la Fondation
Emir Abd-El-Kader/Section d'Oran


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