Une campagne de sensibilisation sur l'hygiène des mains, l'hygiène bucco-dentaire et la transmission des germes et des virus a été organisée, hier, au profit des enfants du centre anti-cancer de Misserghine, Emir Abdelkader. Selon Mme Fahim, présidente de l'Association des enfants cancéreux, initiatrice de l'action, « Il s'agit d'une action de motivation aux gestes quotidiens de l'hygiène et de prendre connaissance des gestes à bannir comme les embrassades, notamment avec les gens de l'extérieur, surtout que cette période est caractérisée par le retour des pèlerins. Même les parents des malades ont été associés à cette action, notamment parce que ces derniers sont en contact direct avec les gens de l'extérieur ». Notre interlocutrice a ajouté que la séance a été clôturée par la distribution de serviettes, savons, dentifrice et des brosses à dents au profits de tous les enfants malades. Venue à point nommé, particulièrement en cette période marquée par la propagation du virus de la grippe A/H1N1, cette campagne a eu l'écho souhaité auprès des enfants cancéreux, surtout ceux qui sont parfaitement conscients, malgré leur âge, des souffrances des maladies. En outre, vu leur fragilité, ces enfants restent particulièrement sensibles aux autres maladies. A noter que le centre anticancéreux de Misserghine, inauguré par le président de la République en début d'année, a pris en charge plus de 2.600 patients, toutes tranches d'âge confondues, alors que 772 malades ont bénéficié de soins intensifs grâce aux nouveaux équipements dont à bénéficié ce centre. Le centre, spécialisé auparavant en pédiatrie, prend en charge actuellement les cancéreux de toutes les tranches d'âge. Ce centre très sophistiqué est un acquis pour la région Ouest, surtout que la plupart des patients pris en charge sont satisfaits de la qualité des soins. Mais il y a néanmoins un manque de plaquettes de sang, ce qui inquiète les malades (notamment les enfants) et leurs parents. Il faut dire que le cancer constitue l'une des préoccupations majeures en matière de recherche. La mortalité liée à ce type de maladie n'a fait que croître au cours des dernières années. Cette pathologie touche 20 millions de personnes, la plupart dans les pays du tiers-monde, alors que 60% des cancers peuvent être évités par le dépistage précoce. En Algérie, l'incidence de cancer est estimée à 100 cas pour 100.000 habitants, dont plus de 30.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans notre pays, avec une augmentation de plus de 50% du nombre de cas depuis une décennie. Les localisations pulmonaires et digestives chez l'homme et les localisations génitales (sein, utérus) chez la femme sont les plus fréquentes. Selon un rapport sur la santé des Algériens élaboré par le ministère de la Santé, cette situation s'aggravera dans les prochains décennies, comme pour les maladies de l'appareil circulatoire, en raison du vieillissement de la population qui s'amorce, de la dégradation des conditions environnementales et, enfin, des changements de comportements (tabagisme et habitudes alimentaires). A Oran, entre 1.000 et 1.500 nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année.