Le dernier bilan concernant le nombre de décès de la grippe A H1N1 établi jeudi par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière fait état d'un nouveau décès. Il concerne une jeune femme de 23 ans habitant Arzew hospitalisée dans un état comateux précédé par un syndrome grippal. Ce nouveau cas porte le nombre de décès à 39 au moment où celui des cas confirmés est passé en l'espace de deux jours de 609 à 633. Selon la même source jusqu'au 3 décembre, le nombre de cas de grippe A confirmés ne concernait que les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou celles ayant été orientées sur un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la maladie, alors qu'un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence ou ont bénéficié d'un traitement symptomatique. La majorité de ces derniers était probablement atteinte de la grippe A dans la mesure où l'exploitation des analyses faites par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie rejoint l'avis des experts de l'OMS et montre que 99% des syndromes grippaux sont des cas de grippe A/H1N1. Les données du réseau sentinelle de surveillance de la grippe et de la répartition des cas avérés de grippe au virus H1N1 confirmés virologiquement ont ainsi permis de conclure que deux périodes fondamentales apparaissent dans l'évolution de l'épidémiologie de la grippe au niveau national, à savoir la période précédant le 22 novembre où l'incidence des syndromes grippaux notifiés est inférieure à celle observée les années précédentes en raison probablement du dispositif de surveillance, de prévention et de prise en charge de la grippe A/H1N1 mis en place en mai 2009. Ceci s'expliquerait également par le nombre de plus en plus élevé de patients qui ont été consultés directement au niveau des hôpitaux de référence et non pas chez leurs médecins habituels constituant la base de notification du réseau de surveillance. Le ministère de la Santé situe la seconde période du 22 novembre à ce jour, où l'on note une élévation très rapide de l'incidence des syndromes grippaux avec des taux nettement supérieurs à ceux observés en 2006. Concernant la campagne de vaccination qui devra être entamée à la fin du mois en cours et devant s'étaler sur 5 mois, le ministre de la Santé Saïd Barkat a affirmé jeudi à Alger devant les membres de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle, à l'Assemblée populaire nationale, que «les laboratoires scientifiques assument leur responsabilité absolue dans l'analyse des lots de vaccins contre le virus pandémique A/H1N1 réceptionnés en Algérie, dont le nombre a atteint les 1.300.000 unités, après les 631.000 réceptionnés la veille ». Le ministre a souligné que les laboratoires «ont le droit de prendre le temps qu'ils jugent utile pour libérer le vaccin afin de lancer la campagne de vaccination». Dans le même contexte, Barkat a affirmé que «nul n'a le droit de s'impliquer dans les prérogatives des laboratoires scientifiques lorsqu'ils analysent un produit, y compris le politique. Ces analyses se font, d'une manière générale, dans une période inévitable qui dure entre 14 à 21 jours et passent par plusieurs opérations». Rappelons que parallèlement à la campagne de vaccination qui devra toucher tous les sujets vulnérables, une autre opération concernant la prise en charge de tous les citoyens présentant les symptômes de la grippe et qui devront bénéficier gratuitement de l'Oseltamivir auprès des officines est actuellement en préparation. A travers une instruction du secrétaire général du ministère de la Santé datant du 21 décembre, les directeurs de la santé au niveau des wilayas sont appelés à veiller en plus à la disponibilité de ce produit dans les structures de santé, à élaborer son plan de répartition (dosage adulte et enfant) par officine en coordination avec le bureau du SNAPO et par pharmacie des établissements de santé en coordination avec leurs directeurs.