Pour le compte des 32es de finale de la coupe d'Algérie, la JSM Skikda s'est déplacée à Saïda avec pratiquement son équipe junior, les seniors ayant déclaré forfait deux jours seulement avant le match et sont entrés en grève, manifestant ainsi par l'acte leur ras-le-bol vis-à-vis de la situation financière qui est devenue insupportable selon eux. Si les jeunots ont pu sauver la face en évitant à leur club un forfait qui aurait été lourd de conséquences, en passant pratiquement plus de deux nuits sur la route pour aller jouer et se faire éliminer à la régulière par les Saïdis. Les coéquipiers de Boumediène placent quant à eux ouvertement l'administration de la JSMS devant ses responsabilités. Cette situation nouvelle et tout à fait inattendue par le président Djakrif démontre clairement le marasme dans lequel se morfond actuellement le club phare de l'antique Russicade et met à nu toutes les carences et l'approximation dans la gestion des affaires du club skikdi depuis l'entame jusqu'à ce jour. Eprouvant déjà de grandes difficultés à tenir la route durant la saison écoulée, la JSMS version 2009/2010 a déçu elle aussi tous ses fans. Les espoirs placés dans sa nouvelle composante, sensiblement renforcée avec les arrivées des Younès, Ali Messiad, Makhlouf, Moussouni, Kesrani, Guenifi, Kouachi et Chenine, se sont très vite évaporés et la preuve est là, en se référant à son classement actuel au terme de la phase aller du championnat avec une peu reluisante 15e place et 19 points seulement au compteur. Et pourtant, à l'intersaison, Djakrif Aziz, le président du club, ne s'est guère retenu de faire miroiter monts et merveilles à des membres de l'assemblée générale réunis à l'époque pour lui retirer leur confiance. En renforçant son bureau par des entrepreneurs connus dans la localité, tout le monde a cru que les problèmes financiers du club sont terminés, et même le nouveau staff des jeunes catégories est sorti rassuré par les promesses du président. Au fil du temps, les problèmes de trésorerie jailliront au grand jour, et tout ce beau monde sera énormément déçu. Ecoeuré par la gestion unilatérale de Djakrif, Sebihi Nasser, le principal pourvoyeur de fonds durant l'intersaison, démissionna de son poste de vice-président. Lors de la 4e journée, cinq joueurs boycotteront le déplacement de Saïda et la JSMS perdit par 6 à 1. Zekri Hocine l'entraîneur en fera les frais et sera remercié quelques jours plus tard. Tentant de redresser la barre, Djakrif fera appel à Youcef Bouzidi, l'entraîneur de la saison écoulée, mais celui-ci ne fera que constater les dégâts. La déconfiture est encore plus grande si on évoque la situation des jeunes qui n'ont pu bénéficier jusqu'à ce jour des équipements les plus élémentaires. Et c'est fort logiquement que toutes les catégories sont déjà éliminées de la coupe d'Algérie. Certainement, le problème de la JSMS est avant tout financier, mais la gestion anarchique de ces dernières années a été aussi néfaste pour le club. Selon certaines sources dignes de foi, la dette globale de la JSMS dépasse aujourd'hui les 12 milliards de centimes, alors que personne ne semble s'en soucier, et le club vit en permanence au-dessus de ses moyens. Cette année, la JSMS a bénéficié déjà de 2,2 milliards de centimes de subventions, en attendant les 500 millions de centimes du fonds de wilaya, une manne financière qui sera encore insuffisante si l'on tient compte des contrats faramineux signés avec les joueurs cette saison et aussi de la pléthore de personnel salarié que Djakrif a engagé. Et comme le club n'a toujours pas de ressources financières propres à lui et surtout pas de sponsor en vue, on voit mal comment la direction actuelle du club fera face aux échéances et tiendra ses engagements. Tous les observateurs sportifs à Skikda sont unanimes pour dire qu'au terme de deux saisons à la tête de la JSMS, la politique de Djakrif a échoué. Et si cette situation perdure, le club risque de connaître beaucoup de désagréments. Pour éviter cela, plusieurs membres de l'assemblée générale sont montés au créneau et ont adressé une autre pétition à la tutelle, entamant ainsi la procédure de sa destitution. Aboutira-t-elle ou bien va-t-elle connaître le même sort que la première ? L'avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : aujourd'hui, le club se trouve à la dérive et personne ne semble apte pour le mener à bon port.