«140 mineurs délinquants, sur un total de plus de 600 mineurs qui ont été auditionnés par le tribunal des mineurs de Constantine durant l'année écoulée, ont été pris en charge par le service d'observation en milieu ouvert (SOEMO) de la direction de l'action sociale de la wilaya». Selon le premier responsable de ce service, M. Ali Maalem, «ces placements ont eu lieu sur ordonnance du juge au cours des audiences, décidés dans le cadre de la liberté surveillée ou dans le cadre de la prévention». Pour ce qui est de ces jeunes qui sont confiés par le juge des mineurs au SOEMO, notre interlocuteur signale «que ceux-ci sont pris en charge par l'équipe pédagogue pluridisciplinaire qui est composée de psychologues, d'éducateurs spécialisés, ou encore d'assistantes sociales, qui au demeurant active quotidiennement au niveau de toutes les communes de la wilaya, et intervient par conséquent dans le milieu naturel du jeune, c'est-à-dire au niveau de sa famille, son quartier, ainsi que de son école». Le responsable ajoute que «le travail de cette équipe est axé essentiellement sur le suivi de ces jeunes en difficulté d'adaptation ou en danger moral et leur apporte l'aide et le soutien nécessaires pour une éventuelle réinsertion sociale, professionnelle ou scolaire. Parallèlement à cela, précise notre interlocuteur, d'autres actions sont assurées par cette équipe, et ayant trait surtout au dépistage au niveau des écoles et CEM, afin de déceler les signes avant-coureurs des élèves inadaptés ou en danger moral ou prédisposés à la délinquance, compte tenu de leurs comportements vis-à-vis de leur entourage immédiat, et surtout le milieu dans lequel ils évoluent en dehors du cercle familial» (fréquentations et contact avec autrui). A la question de savoir quels sont les délits les plus répandus pour lesquels sont présentés les mineurs aux juges, notre interlocuteur cite les vols simples, par effraction ou qualifiés, les coups et blessures volontaires, usage et détention de stupéfiants, et enfin la dégradation des biens d'autrui. Sur le volet de la réinsertion socioprofessionnelle, le responsable de la DAS signale que sur l'ensemble de ces cas pris en charge par le SOEMO, 50 suivent une formation professionnelle, 23 sont en apprentissage, 10 sont en activité chez des privés, 50 autres sont scolarisés et les 7 derniers en attente de placement. «Même si le SOEMO travaille sur le volet curatif et préventif, nous a-t-il confié, il n'en demeure pas moins que l'implication des parents en particulier et de la société en générale est prépondérante dans la lutte contre la délinquance juvénile qui prend de plus en plus d'ampleur dans les quartiers et autres cités, et touche de larges pans de la jeunesse», conclut-il.