Rapprocher l'université de l'entreprise et mettre fin au dialogue de sourds existant, actuellement, entre les deux est l'objectif tracé du 2e Colloque international sur le thème de Startups et Biotechnologie (Biotech World 2010), prévu entre les 26 et 29 avril qui sera organisé au complexe «Les Andalouses» par le département de Biotechnologie d'Oran en partenariat avec l'Association des compétences algériennes (ACA) et en collaboration avec la direction générale de la Recherche scientifique et du Développement technologique. La biotechnologie, cette science, devenue une tendance mondiale, constitue un créneau porteur par la création de postes d'emploi et le développement de méthodes biologiques modernes qui apporteront des changements dans le domaine de la santé, de l'alimentation et de l'agriculture. Dans notre pays, cette nouvelle technologie est encore à l'état embryonnaire et beaucoup reste à faire avant d'atteindre une certaine maturité. M. Baba Ahmed, le chef de département de biotechnologie de la faculté des sciences d'Oran explique qu'il y a «tout à faire dans ce domaine du plus simple au plus complexe. Il faut commencer à zéro car la plus grande difficulté pour faire avancer les choses réside dans les esprits. Il faut, en effet, inculquer cette nouvelle technologie aux étudiants pour leur donner la possibilité de se constituer, ensuite, en startups, des micro-entreprises innovantes dans la nouvelle technologie, capable de produire du matériel biologique et faire des diagnostics cliniques localement». Selon le même responsable, il existe déjà une première entreprise créée dans ce cadre, la FIGINE, une entreprise de diagnostic moléculaire qui est en cours d'avoir son statut. «C'est faisable», dira M. Baba Ahmed, «il suffit juste de rompre ce dialogue de sourds qui existe actuellement entre l'université et l'entreprise et essayer de créer des interfaces entreprise-université basées sur le savoir». Pour faire de ce colloque un espace de débats sur cette nouvelle technologie, de réflexions sur son développement et de propositions pour la réalisation de projets, des participants étrangers et nationaux seront présents dont une cinquantaine représentant une trentaine de pays: les Etats-Unis, le Canada, la France, la Hollande, la Belgique, le Koweït, l'Egypte et la Géorgie. Cette rencontre sera encadrée par des sommités mondiales connues par leurs recherches et travaux dans ce domaine. Du côté algérien, seront présents les deux docteurs, installés au Canada et aux Etats-Unis, M. Mehtali Madjid et Chenna Ahmed. Du côté étranger, c'est le professeur Nancy Karanja de l'UNESCO qui va rehausser de sa présence cette rencontre, ainsi que le professeur Clive. M. Baba Ahmed souligne, à ce propos, que les chercheurs algériens installés à l'étranger ont accepté de prendre part à cette manifestation scientifique par leurs propres moyens. Leur seul but est de partager toutes les études réalisées, jusque-là, dans ce domaine et faire profiter les jeunes étudiants de leur savoir-faire. «Nos étudiants ne croient pas encore en cette nouvelle technologie et ses avantages. Il n'est pas facile de les convaincre de l'utilité de créer des startups. Ils avancent toujours comme argument sur la difficulté de monter des entreprises, la bureaucratie, les lenteurs de l'ANSEJ alors qu'il s'agit d'un créneau porteur». Par la place privilégiée qu'occupent actuellement les biotechnologies dans les systèmes de recherches dans le monde, des programmes nationaux ont été mis en place par la plupart des pays industrialisés dans le seul but d'intégrer les biotechnologies dans l'industrie, ceci, vu l'impact et les retombées de cette technique dans les domaines de l'agriculture, de la santé et de l'environnement. La possibilité, clairement démontrée, de concevoir des systèmes de production biologique selon des schémas rationnels est l'une des raisons de l'intérêt porté aux biotechnologies par les pouvoirs publics, les entreprises et les milieux financiers de la plupart de ces pays tels que la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, ils se sont créés de nombreux centres de biotechnologies, structures d'interface qui favorisent la mobilité des chercheurs entre les universités et les entreprises.