Dans le cadre de la protection des récoltes céréalières, une opération de recensement des terres infestées par le «ver blanc» a été lancée jeudi à Oran. Initiée par la direction des services agricoles de la wilaya, cette opération concerne notamment les terres de Tafraoui, Oued-Tlélat et El-Kerma, zones céréalières par excellence. Le ver blanc ou larve de hanneton, ennemi numéro 1 des céréales, a fait son apparition au niveau de cette zone appelée aussi Melata, il y a quelques semaines. Les traitements phytosanitaires ont été effectués durant la campagne labours-semailles ; néanmoins, certains agriculteurs n'ont pas respecté les normes techniques, d'où le risque d'exposition à ce fléau ravageur. Environ 22.000 hectares ont été consacrés à la céréaliculture au niveau de la zone de Melata où, une fois de plus, l'ampleur est assez importante et les attaques du ver blanc sont considérables. «Selon les premières estimations, environ 1.500 hectares ont été infestés par ce parasite», avait déclaré dernièrement le président de la chambre d'agriculture, qui a affirmé que « la superficie ravagée peut atteindre les 3.500 hectares, si on n'arrête pas la propagation de l'insecte. Et on risque d'avoir le même problème la saison prochaine, puisque le ver blanc a un cycle de vie de 3 ans». L'opération de lutte doit être renforcée par les agriculteurs eux-mêmes. Ces derniers doivent multiplier les observations en cas d'utilisation de semences non traitées, afin de pouvoir intervenir à temps par des traitements chimiques au printemps au niveau des taches qui apparaissent en végétation. Les larves du ver blanc provoquent un flétrissement total des plants attaqués et la végétation peut être anéantie sur des superficies importantes. Des traitements insecticides localisés au pourtour des taches de sol nu sont à appliquer immédiatement. Pour lutter efficacement contre ce redoutable ravageur, les traitements insecticides doivent être maintenus pendant au moins deux années afin de rompre le cycle biologique de cet insecte. Cette action de lutte doit être également coordonnée entre les directions des services agricoles des wilayas voisines. Le phénomène du ver blanc affecte les wilayas limitrophes de Sidi Bel-Abbès, Tlemcen et Aïn Témouchent. Le ver blanc, ou larve de hanneton (melolontha), est un parasites phytophage qui s'attaque au céréales. Les sujets adultes se nourrissent de feuilles et de bois et les larves de racines, le tout au détriment des plantes. Les hannetons pondent de préférence dans les terres meubles et chaudes. Les œufs sont déposés en tas par l'insecte à une vingtaine de centimètres de profondeur. Les vers blancs apparaissent vers juin-juillet. Ils hivernent profondément et reviennent la 2e année près de la surface où ils mangent les racines. La larve de hanneton passe un second hiver sous terre et c'est durant la 3e année qu'elle prend son envol à la faveur des soirées d'été. Selon les spécialistes, le cycle de trois ans a été bouclé cette année au niveau de la région Ouest, ce qui représente une vraie menace pour les céréales. Concernant les facteurs à l'origine de cette situation, les spécialistes évoquent la négligence de l'opération de labour en profondeur et l'utilisation de semences non traitées. La meilleure façon de lutter contre la larve de ver blanc est le labour en profondeur après les moissons. Cependant, cette opération n'a pas été effectuée de manière correcte. La deuxième étape consiste en l'utilisation de la semence traitée (enrobée de pesticide) ; malheureusement, 99% des agriculteurs n'ont pas utilisé cette semence (bien que ces produits soient soutenus par l'Etat). L'opération d'approvisionnement en semence a connu quelque retard, ce qui a poussé les agricultures à utiliser une semence non traitée. Sur une superficie totale de quelque 50.000 hectares seulement, 1.300 hectares ont été traités. Aucune attaque n'a été signalée au niveau des zones traitées», avait souligné le président de la chambre d'agriculture. Notons que la dernière étape de lutte contre ce parasite consiste à attaquer l'insectes sur champ par des produits chimiques, après l'apparition de la végétation, et ce au printemps, lorsque les larves sont à leur 3e stade : elles remontent à la surface du sol et attirent les mouffettes, les ratons et les oiseaux.