Invité à participer au forum de la radio régionale qui a traité,hier, en direct, le thème de la conservation, la protection et de la restauration de notre patrimoine archéologique matériel, et ce, dans le cadre de la célébration du mois du Patrimoine, M. Yalaoui, officier de la gendarmerie nationale au groupement régional de Constantine, en a profité pour expliquer le rôle que joue son institution dans le combat contre le pillage du patrimoine archéologique du pays, à travers les organismes spécialisés institués au niveau du groupement régional. Selon lui, ces services ont traité, au cours de l'année écoulée, des affaires importantes de rétention et d'appropriation illégale de pièces archéologiques prélevées par des personnes au cours de fouilles clandestines dans des sites de la région. L'une d'elles a porté sur la découverte de 176 pièces de monnaies anciennes datant de la période romaine notamment qui étaient détenues par quatre personnes résidant dans la wilaya. La seconde a abouti à la saisie de quatre tableaux de peinture dont les auteurs sont des artistes de renommée mondiale. Les détenteurs de toutes ces pièces de musée ont été déferrés devant le procureur de la République et ces affaires sont encore pendantes devant les juridictions compétentes. Mais la plus grande découverte de ce genre est, sans conteste, celle faite au cours du mois de novembre dernier, au domicile d'un citoyen résidant dans la ville de Constantine, indique l'officier. En effet, la perquisition effectuée par les gendarmes dans la demeure de ce citoyen, a permis de découvrir une véritable caverne d'Ali Baba, constituée d'un grand nombre de pièces archéologiques en pierres de taille utilisées pour orner l'entrée de sa demeure, ceci en plus de cinq manuscrits anciens en langue arabe, des colonnes de pierres de taille portant des inscriptions anciennes dont l'une sur son socle, représentant une cérémonie d'offrandes, deux autres colonnes simples et enfin trois colonnes portant des inscriptions en plusieurs langues anciennes. Les autres invités sur le plateau, en l'occurrence la directrice du musée national de Cirta, Mme Khalfallah et un membre de l'association des amis du musée de Cirta, M. Bennacef, ont longuement expliqué le rôle et la situation de ce musée, créé en 1931 et renfermant d'importantes pièces archéologiques de différentes époques découvertes à Constantine et dans la région Est. «Notre musée détient 2.000 pièces des époques préhistoriques et historiques pour lesquelles se pose le problème de la conservation par des méthodes scientifiques universelles, car la plupart d'entre elles ne peuvent résister aux changements de température, à l'humidité ainsi qu'à la manipulation d'un personnel souvent formé sur le tas, a déclaré la directrice du musée. En outre, en subissant l'action néfaste de facteurs naturels et humains, ajoute Mme Khalfallah, notre collection de toiles de peinture de valeur est dans un état lamentable et réclame une prise en charge urgente par des spécialistes confirmés». Elle pense donc que des restaurateurs qualifiés ainsi que du matériel de régulation de température seront les bienvenus, annonçant qu'un programme et des budgets supplémentaires pour la restauration, lui ont été alloués par le ministère de la Culture. En matière d'encadrement, elle signale que l'université de Constantine forme des licenciés dans la conservation et la restauration archéologiques. M. Bennacef a évoqué le rôle et les actions de l'association «Les Amis de Cirta» qui après une dizaine d'années d'existence, lui ont permis de faire de la recherche et d'entreprendre de nombreuses actions de sensibilisation auprès de la population et récupérer, dans plusieurs régions du monde, plus de 106 œuvres picturales, propriété de la ville de Constantine.