C'est dans une rencontre spirituelle, sociale mais aussi dans la polémique que la daïra de Béni Snous a tenu à célébrer, ce samedi 8 Mai, la vie d'un de ces plus célèbres enfants si M'hammed Ibn Youcef Senouci (1428-1490) un grand érudit dans les domaines de la théologie, de mathématiques, de l'astrologie, de l'astrolabe et de la philosophie et qui a tenu tête à deux rois zianides. Si M'hammed Senouci naîtra en 1428 dans la vallée des Béni Snous ou vallée des mystères étymologiquement parlant qui s'étendait des monts de Tlemcen à Béni Znassen et Nedroma vers le Nord. «Grâce à son fleuve la Tafna qui traversait toute la vallée des Béni Snous et qui était navigable selon El Bekri, cette région était le berceau des civilisations mais aussi un véritable lieu de commerce de l'or et de la soie. De ce fait le village de Béni Snous était toujours sécurisé en témoignent les vestiges de cantonnement militaire à Quarn Zaharna et Quarn Tbla. C'est dans cette région qu'il a fait les débuts de son érudition. Avec comme viatique un bon enseignement de la religion, il quittera ce berceau de la civilisation pour aller fréquenter mais aussi enseigner dans les grandes écoles de Tlemcen: l'école Ibn El Imam, fondée par le roi Abou Moussa II, la Tachfiniya, la Yacoubiya et El Eubad. C'est dans cette dernière école qu'il parfera ses connaissances de la théologie» nous apprendra le Docteur Serridj Mohammed, dans sa communication, M. Hamdaoui Mamoun, nous apprendra que Si M'hammed Senouci est une montagne qui a pu réunir théologie, sciences de la spiritualité, logique et philosophie, mais aussi musique et astrologie: pourtant, il évoluait dans un espace purement soufi Sauf qu'à son époque la politique culturelle, instaurée par les rois zianides ne permettait pas une telle érudition. En vrai contestataire de cette politique sociale et en véritable opposant du pouvoir, il préférera l'exil, pendant quelques temps, qui l'emmènera vers Adrar et au Soudan. En plus de ces connaissances, il vouera un culte indéniable dans l'édification des mosquées et des espaces culturels, des cimetières tout en s'occupant de l'ingénierie mécanique dans les mathématiques, dans la confection des machines et dans l'astrolabe au côté d'El Habbaq. Le Dct Baghli Mohammed nous présentera toute une documentation, fruit de ses recherches concernant, les manuscrits détruits ou subtilisés par les armées d'occupation, il citera, dans un extrait qu'il a intitulé «Où sont passés les manuscrits d'El Khemis?» De Bergès, 1845, dans «souvenirs de voyage» (nous avons pu extirper un volume de 340 folios) traité de perles d'argent touchant au temps et à l'histoire du temps» arrachés aux flammes dans un village des Béni Snous pendant que les troupes françaises se livraient au pillage et massacraient les habitants en révolte» le docteur Baghli s'étalera sur tout un patrimoine qui a disparu de cette même manière et qui est exposé actuellement dans les grandes bibliothèques d'Europe et d'Amérique. Bosselard dira de Si M'hammed Senouci qu'il était l'»un des esprits les plus éminents que l'Afrique musulmane ait produit dans ce temps et dont je trouve les écrits dans toutes les maisons d'Algérie». Le docteur Baghli profitera de l'occasion pour lancer un appel pour qu'à l'occasion de Tlemcen capitale de la Culture islamique, on puisse revoir le legs de Sidi Boumediène et Cheikh Senouci. «Rien que pour lui en tant que modèle de l'intellectuel, qui a su marcher avec les évènements de son temps et avec la science, Tlemcen mérite d'être capitale de la culture islamique. Ses œuvres sont exposées dans les bibliothèques de Baghdad, Saint Petersbourg, Leipzig» dira le Docteur Baghli pour clôturer cette rencontre. On apprendra aussi, qu'appelé auprès d'un roi Zianide, Si M'hammed Senouci quittera Tlemcen pour ne pas être asservi ou tué, pour s'en retourner à Béni Snous où il mourra quelques temps après, en 1490. Il y sera enterré, selon la légende. Mais on lui connaît 2 autres sépultures, l'une à Tlemcen et l'autre à Béni Boussaïd.