Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Deux faits saillants caractériseront le mois du patrimoine dans la wilaya de Tlemcen, a-t-on indiqué auprès de la direction de la culture. Il s'agit d'un colloque national sur cheikh Senouci et d'une exposition des anciens objets ainsi que l'exploration de la vallée des Beni Snous, conquise il y a des siècles par les Berbères et les Romains. D'emblée, a-t-on expliqué, une centaine d'artistes, notamment des poètes, des dessinateurs et des musiciens, effectueront le 1er mai prochain une excursion sur les lieux des princes berbères à Beni Snous, plus précisément à la montagne du prince Ferouane, celles de Illegh, Aghallab et T'maskhet afin de peindre des tableaux et écrire des poèmes sur cette région féerique et ces lieux d'histoire, de combat de légendes fantasques... La vallée des Beni Snous paraît être le lieu de vacances paradisiaques. Plusieurs coins de cette région possèdent une histoire extraordinaire. Située à 30 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, Beni Snous compte l'une des vallées les plus merveilleuses et fascinantes, habitée par une population très chaleureuse, avenante, conviviale et hospitalière malgré sa précarité sociale. Cette vallée est un ensemble unique d'art préhistorique, complété par des sites, des panoramas et des circuits d'excursions exceptionnels. Elle compte également des sites et monuments non explorés à l'image de Bit Ben Soultan, la plus vieille mosquée de Taffessera, des grottes ainsi que des vestiges de cités romaines enfouies. Parallèlement, le 6 mai prochain, cette même région, Beni Snous en l'occurrence, abritera un colloque national sur le théologien cheikh Senouci. De nombreux chercheurs sont attendus pour étudier le parcours de cheikh Mohamed Benyoussef Snouci, grande et emblématique personnalité religieuse qui a consacré toute sa vie à l'étude des sciences islamiques. Il naquit à Tlemcen et fut un savant, homme pieux, ascète qui laissera son empreinte dans l'histoire de la région. Il apprit la science de l'astrolabe sous la direction d'El Habbak et les sciences coraniques sous celle de plusieurs savants. Son œuvre est immense, dont son grand commentaire sur la haufiya intitulé Ce qui rend accessible et facile l'étude du livre d'El Haufy et épuise les questions qui y sont traitées. C'est un gros volume rempli d'érudition qu'il écrivit à l'âge de dix-neuf ans. Il était plus connu sous le nom d'Es Senousi. Selon son disciple, El Mellaly, il était originaire, par son père, des Beni Snous et par sa mère de Hacene, fils d'Ali, fils d'Abou Talib. Cet illustre savant mourut le 9 mai 1490. Toujours dans le cadre du mois du patrimoine, des conférences seront données sur le rôle de l'archéologie. Car il s'agit, selon les responsables de la direction de la culture, d'une discipline émergente qui met l'accent sur la place du musée dans la société. Au chapitre sensibilisation, il est prévu des campagnes pour éveiller l'attention des enfants sur l'importance et la nécessité de préserver les legs ancestraux. Dans ce cadre, des concours seront organisés sur le thème «la préservation du patrimoine» au niveau de bon nombre d'établissements scolaires.