La ville de Mélika, un nom très doux à prononcer et qui a, quand on le prononce, on ne sait quelle fière allure. Mélika : Est-ce le nom d'une jeune femme qui fut la fondatrice, vers l'an 1350, de cette petite bourgade juchée sur le plateau qui domine les environs de Ghardaïa, ou bien est-ce le mot de langue usuelle qui veut dire la Royale? Surnommée la Reine du M'Zab, la ville de Mélika haut compte actuellement pas moins de 15 000 âmes. Elle fut cependant l'objet d'une grande convoitise par des entrepreneurs à chaque fois qu'un programme de restauration dans son K'SAR se présente, et ce depuis trois années consécutives. Sa partie basse, longeant le front de l'Oued M'Zab et les abords de la pénétrante Sud - Est de la ville, a été toujours un point noir suscitant, par moments, de regrettables conflits entre les deux communautés : «Ibadites et Malékites». Faute d'une démarcation appropriée des limites entre la ville de Mélika et la commune de Bounoura, en est l'origine. Une vraie préoccupation aux autorités locales. Par ailleurs, compte tenu de la vétusté du bâti qui ne répondait plus aux normes urbanistiques et sécuritaires usuelles au centre de la ville de Mélika et dans le cadre du lancement du programme du Président Bouteflika, pour la construction d'un million de logements sociaux, afin de résorber l'habitat précaire et faire en sorte de réduire le déficit en matière de logement, 445 logements sociaux ont été donc prévus pour les citoyens de Mélika. Inopportunément, ces derniers trop attendus sur le parvis d'Ioumeds demeurent toujours en souffrance depuis plus de 10 années, en dépit des 50.000 DA versés par chacun des postulants au logement. Les raisons sont multiples mais le facteur prix de revient en est le motif de divergences entre l'association Ioumeds et l'agence foncière de Ghardaïa qui aurait imposé son prix de 1590 DA le mètre carré pour ces logements supposés viabilisés contre un prix de 600 DA sans viabilisation, proposé par l'association qui revendique le prix ainsi que l'indéchiffrable lenteur dans la réalisation de ces 445 logements, pour ne pas dire leur délaissement total. En attendant, parmi les quelques logements entamés et non achevés à ce jour, ces derniers restent donc exposés aux multiples aléas et divers fléaux de dégradation. Comment faut-il faire pour trouver enfin une solution adéquate et reprendre les travaux de ces logements en souffrance? Telle est la préoccupation majeure des bénéficiaires de ces logements et des collectivités locales. De l'avis des structures à charge, le parachèvement des travaux est impératif. Car, sans cela, la «Reine Mélika» risquerait fort de ne plus avoir d'autres programmes d'habitat.