Lorsque les résultats ne suivent pas ou désespèrent de venir, toutes les rancoeurs ressortent à la surface comme les égouts qui refluent tout ce qui est de nauséabond comme odeurs malsaines. Ce qui est en train d'arriver à l'équipe de France de football (edf) en terre africaine est inimaginable pour une France donneuse de leçons. Elle est devenue la risée du monde entier et l'attraction médiatique universelle de cette fin du premier tour de Coupe du monde. Depuis que Raymond Domenech est à la tête de l'edf, cette dernière a atteint le chaos par la faute d'une fédération française qui l'avait maintenu malgré l'euro catastrophique de 2008 et son déficit à tous les plans. L'edf a atteint le fond du gouffre après une honteuse qualification au détriment de l'Irlande. LA RACAILLE AU KARCHER On dirait que Raymond Domenech a une mission spéciale qui consiste à chasser d'abord les beurs comme Karim Benzema et Samir Nasri qui ne figuraient même pas dans la liste des 30 joueurs présélectionnés en plus de Hatem Benarfa écarté du dernier groupe des partants en AfSud. Il a sélectionné en lieu et place des joueurs de zone inférieure comme Yoann Gourcuff et André Gignac, en mettant au même diapason des clubs anodins comme les girondins de Bordeaux et le TFC de Toulouse au même niveau qu'Arsenal et le Réal de Madrid ! Les cheveux frisés et les têtes basanées de nos deux malheureux ont semble-t-il primé par rapport à leur valeur intrinsèque en penchant la balance du côté de la Garonne et de la Gironde en plus du dernier arrivé Mathieu Valbuena. L'équipe Beurs-Blancs-Blacks commence à avoir des taches blanches avec cette nouvelle couleur crème en attendant sa renaissance à la blancheur naturelle que réclame le patron de l'extrême droite Jean marie Le Pen depuis presque deux décennies. Notre Ryad Boudebouz a senti la fumée en optant à 20 ans pour l'Algérie comme pour montrer le chemin aux jeunes beurs d'outre-mer qu'ils n'ont dorénavant aucune chance d'endosser le maillot tricolore du pays cher aux thèses lepénistes. Benzema et ses frères de peau, doivent regretter, à coup sûr, amèrement dans leur for intérieur de n'avoir pas assez réfléchi en optant trop tôt pour le pays qui les a rejeté et privé d'étaler leurs énormes potentiels. L'OMBRE DE LE PEN en toile de fond Avant le dernier clash d'Anelka, Marine Le Pen, cheftaine de file du front national avait annoncé, le 6 juin dernier, la couleur avant même l'entame de la coupe du monde. En effet, la vice-présidente du front national a réitéré ses critiques sur l'edf de football en pointant Franck Ribéry et Nicolas Anelka (tiens ! tiens !) en les accusant de manque de patriotisme. Elle avait enchaîné dans ses diatribes «Quand M. Ribéry va manifester entouré par le drapeau algérien en octobre 2009...» laissant en suspension sa phrase pleine de supputations. Depuis quelques temps, elle fait du Munichois l'un des ses points de fixation en relançant une charge virulente à son encontre, le qualifiant au mois de mai de joueur d' «anti-héros», de «vendu» (à l'Algérie ?) et de «contre-exemple de notre jeunesse», allusion sans doute à l'affaire Zahia comme si toute la jeunesse française est saine. Sa présence dans l'équipe est due principalement à ses qualités techniques. La fille de Jean Marie Le Pen enfonce le clou en colportant que certains joueurs ont d' «autre nationalité de cœur». Pour cette remarque, elle insinuait clairement à Karim Benzema qui avait déclaré dans l'émission «Luis attaque» sur Radio Monte-Carlo du 6 décembre 2006 que «L'Algérie c'est mon pays et, après, l'équipe de France c'est le sportif quoi». Depuis, il paie les frais de sa phrase assassine tombée dans les oreilles de la première raciste de France et exécutée sur le terrain par le sieur Domenech. Cette démagogue dame, fille de son père, s'ingère dans la vie de Nicolas Anelka qui «s'en va en expliquant qu'il ne veut pas payer des impôts en France» avait-elle poursuivi. Effaçant de ses souvenirs d'un revers de la main les antécédents démêlés de son père avec l'institution judiciaire à cause de ses ennuis financiers. «En 98, c'était l'équipe black-blanc-beur, maintenant c'est l'équipe fric-fric-fric. C'est bien regrettable», a-t-elle conclu. Rappelons qu'en cette année, son père ne se reconnaissait pas dans l'équipe de Zidane malgré son titre de championne du monde. Tout le monde se souvient de ses polémiques sur le sujet. A propos de la coupe du monde 2006, le président du front national jugeait que la population française ne s'identifiait pas pleinement à cette edf. « Peut-être l'entraîneur a-t-il exagéré la proportion de joueurs de couleur » avait-il avancé. Il avait mis en avant « cette impression que les français ne se sentent pas complètement représentés, ce qui explique sans doute qu'il n'y ait pas la chaleur qu'il y avait il y a huit ans (en 1998) ». Choqué par le fait que Fabien Barthez ne chante pas la Marseillaise, il avait remarqué que Zinedine Zidane « ne la chante pas non plus et la marmonne un petit peu comme tous les joueurs professionnels, le derrière entre deux chaises, car c'est un français qui joue en Espagne». Déjà en 1996, en pleine coupe d'Europe des Nations disputée en Angleterre, l'ancien tortionnaire n'avait-il pas créé une autre consternation en jugeant «artificiel que l'on fasse venir des joueurs de l'étranger en les baptisant équipe de France» ? Il flairait certainement voir venir une victoire finale en coupe du monde, deux années plus tard, de l'équipe Beurs-Blancs-Backs qui avait alors fait très mal à l'expansion de ses idées racistes et avait mis en veilleuse ses idéologies xénophobes durant quelques années. En cette crise d'été 2010 des bleus, il doit se frotter les mains et se réjouir pleinement de cette déliquescence du foot français, presque le seul domaine où on trouve énormément de talents arabes et noirs par rapport aux blancs de souche française. ANELKA, LA VICTIME COLLATERALE Depuis quelques jours, le bouc émissaire est donc tout désigné, c'est un scénario concocté depuis longtemps par les architectes de l'ombre. C'est à Nicolas Anelka que ces ordonnateurs veulent endosser d'abord la déroute totale de Domenech et de la fédération française. Et ce que les médias, avides de frasques, et les français vont retenir de la débâcle française en cette CM 2010. Pour le moment, le pauvre Anelka est la seule victime annoncée jusqu'à aujourd'hui. La purge ne fait que commencer et les effets collatéraux n'aient fait que révéler un malaise profond au sein de l'équipe. Après Benzema et Benarfa qui ne voulaient pas boucler leur bec, l'une des conditions pour prétendre à être sélectionnés. On veut des beurs mais corps et âmes dévoués, sans rouspéter ni arracher d'autres acquis. Ils les veulent là juste pour entretenir l'illusion. Si Zidane était retenu par le passé dans cette équipe, c'était grâce à son phénoménal talent naturel. Tous les techniciens du monde entier affirment que sans Zidane, jamais la France n'aurait été championne ni finaliste d'une coupe du monde. On voulait faire de lui juste le footeux beur de service. Benzema, Nasri et Benarfa ne les entendaient pas de cette oreille. Ils voulaient clairement arracher plus de droits et de responsabilités que leurs aînés. L'élimination ne vaut rien devant le fais divers. L'edf est assimilée ces jours-ci par la presse de l'hexagone à l'impitoyable climat nous rappelant Dallas de JR avec Domenech et Escalettes (Président de la 3F) tenant les premiers rôles de cette maladroite réplique à la française. Pour les têtes à faire tomber, il y a d'abord Anelka, celle de Ribéry vacille, sa tête est déjà mise à prix par Marine Le Pen. Gallas and Co complèteront la liste. Quitte à ce qu'il y ait une équipe moyenne mais représentative aux yeux des politiques. Il faut d'abord sauver La France de Jean d'Arc, le logo cher à tonton Le Pen. Immédiatement après son exclusion de l'équipe, les conséquences pleuvent sur la tête du malheureux Anelka. En effet, une enseigne de restauration rapide l'a déjà sanctionné en décidant de retirer toutes les publicités portant l'image de Nicolas. Pourtant cette affaire n'a pas été mise tout à fait au clair. Anelka plaide toujours non coupable. DETRUIRE L'ICÔNE ZIZOU Puisqu'on s'est débarrassé des arabes de cette équipe, il faut maintenant détruire l'image du grand frère Zineddine Zidane assimilée explicitement à l'âge d'or de l'équipe. Le Pen et consorts ne peuvent pas gober à ce que Zizou soit un symbole jusqu'à devenir le français le plus encensé du pays malgré son coup de tête de 2006. Marine et ses frères veulent formater la mémoire des français de ce cauchemar pour développer leur république incolore, inodore et indolore. Alors, on veut en finir une fois pour toute avec cet arabe qui leur rappelle trop ses origines en l'accusant sans alibi à travers une certaine presse controversée aux ordres. La machine s'est mise en branle le lendemain de ce qu'est devenue l'affaire Anelka. Le nouveau journal à scandales, Libération, passant sans transition de la rose à la flamme, a annoncé sur ses colonnes que Zidane aurait voulu doubler Domenech en contactant en catimini plusieurs cadres de l'edf afin de changer la tactique à la veille de la rencontre perdue contre le Mexique. Selon le journal, ce sont Patrice Evra, Franck Ribéry, Thierry Henry et William Gallas qui sont allés voir le coach pour lui faire corriger son système de jeu contre-nature. Eric Abidal et Florent Malouda sont aussi dans le collimateur. Le capitaine d'équipe Patrice Evra a démenti l'information concoctée par les frères de seins de Jean Marie. Zidane a nié tout contact avec les membres de l'équipe. Il est clair qu'on veut nuire coûte que coûte à Zidane dans l'intention d'égratigner sa popularité restée intacte auprès des français. On veut frapper plusieurs coups à la fois mais la tourmente risque de se retourner contre ses metteurs en scène cachés derrière les rideaux. Raymond Domenech ne pardonne pas à ceux qui ont affirmé en 2006, où tout le monde a estimé que la réussite des bleus était due uniquement à Zidane. Sa rancune s'est abattue fatalement sur Karim, Hatem et Samir. En écartant du Mondial Benzema et ses camarades, Domenech craignait peut-être leur éclosion internationale et asseoir leur suprématie. Lui qui misait sur Gignac et Gourcuff, annoncé star avant l'heure. DU PAPA GOURCUFF A MAMAN RAYMOND Pour apporter son grain de sel, Gourcuff papa, entraîneur du FC Lorient, ne s'est-il pas ingéré dans la composition de l'edf ? En alléguant sur l'isolement progressif de son fiston au sein du groupe France, en avançant que «quand je vois l'attitude de certains joueurs avec Yoann...». A-t-on vu un jour le père de Zineddine ou de Karim faisant en France une quelque déclaration pour apporter un soutien à leur fils ? C'est à l'inverse de celui-ci, le père de Zineddine vit dans la discrétion totale, dans l'ombre de la célébrité planétaire de sa progéniture. Celui-ci avait conquis sa place grâce à ses qualités techniques hors normes et non à l'aide d'un coup de piston venu de quelque part. Rien ne pouvait expliquer l'éviction du trio beur. C'est tout le contraire de l'équipe d'Aimé Jacquet qui avait privilégié les meilleurs à tous les postes. Interrogé sur les ondes de RTL en ce lundi 21 juin, Germaine Domenech, la maman du sélectionneur, a apporté de l'eau au moulin de son fils en avançant que « C'est désolant d'être insultée comme ça, parce que le sélectionneur, c'est mon fils. Double insulte, voilà. Cela me fait très mal, et on est tous pareils dans la famille vous savez. J'ai des enfants, j'ai des petits enfants, et ce n'est pas bien. Je voudrais rencontrer monsieur Anelka, et lui donner le point de vue d'une maman, s'il en a une lui ». Il ne manquait que ça ! Cette affaire franco-française dépasse toutes les limites de l'insupportable en se déplaçant à l'heure qu'il est sur le terrain des politiques de Finkielkraut à Sarko. L'expression racaille revient plus que jamais d'actualité. Ce ne sont là que les premières péripéties d'une dégueulasse série dont l'annonce de sa fin n'est pas pour demain. RETENIR LA LEçON «Domenechienne» Ce qui se passe actuellement en France avec la dégringolade équipe d'Escalettes, est aussi valable dans d'autres domaines où nos compatriotes l'endurent dans le cadre de l'inégalité des chances, de la préférence nationale dans l'emploi en particulier. Pendant ce temps, l'estomac de l'edf rote en se salissant de toutes parts. Une mutinerie qui ne dit pas son nom est en train d'écrire cette saga de l'edf et qui risque de nous révéler beaucoup de choses sombres jusque là retenues ou étouffées. Il est certain que tout le monde attend l'arrivée salutaire de Laurent Blanc, s'il accepte de saisir le défi, comme une bouée de sauvetage avant que les affaires éclaboussées par les ressentiments qui vont encore faire trop mal. Blanc arrive à un moment fragile pour prendre les destinées de cette équipe en état désintégré par la bévue d'une désignation d'un entraîneur dont l'équipe était trop grande pour lui. Il est allé jusqu'à la sectionner par son entêtement et de part son incompétence criarde passant d'une équipe championne du monde à celle de la moquerie du monde en étalant son linge sale sur le toit du monde. A nos dirigeants du foot et d'ailleurs de tirer les conclusions nécessaires en ne se risquant pas dans des politiques de fuite en avant à la «Domenechienne» qui finiront inévitablement leur course dans la confusion totale et la dégénérescence intégrale.