Protestation n «L?eau a envahi l?immeuble, des égouts se sont formés et les impuretés nous menacent, mais à qui parler ! Nous ne sommes pas entendus», lancent les habitants. Il est 14 h, une chaleur suffocante enveloppe le quartier. Des ordures, des sachets noirs, des restes de nourritures jonchent le sol, la cité semble sale et désertée. Des espaces vastes et non exploités côtoient les bâtisses peintes maladroitement, aucune trace de verdure, d?arbre ou de plantation quelconque. Malgré la chaleur de leur accueil, les habitants affichent des sourires tristes. Ils viennent de recevoir des mises en demeure pour payer le loyer de leur maison alors qu?ils viennent tout juste de les occuper, à savoir en mars. «Nous sommes abandonnés ! La situation est précaire et nous en souffrons ! Nous sommes livrés à notre sort ! Personne n?est là pour nous, que devons-nous faire ?», se plaint un citoyen. Une visite dans le quartier est révélatrice de nombreuses déficiences. Les chemins menant aux immeubles ne sont pas goudronnés. «Nous payons un loyer des zones A, c?est-à-dire des cités résidentielles comme Hydra à Alger, mais nous n?en avons en réalité que le coût !», lance un habitant. Un autre affirme : «Les plans de construction n?ont pas été respectés par le premier entrepreneur déjà, beaucoup de choses n?ont pas été faites, alors qu?elles figuraient dans les plans ! Ce n?est pas normal !» Les deux décharges de la cité sont submergées par les ordures. On jette les immondices n?importe où ! Des odeurs nauséabondes se dégagent, ce qui ne manque certainement pas de provoquer de graves maladies, surtout avec la canicule. «Les travailleurs de la mairie ont aggravé la situation. Ils veulent faire une décharge comme celle de Oued Semar !? Les odeurs nauséabondes attirent même des sangliers qui viennent se nourrir ici ! Outre le risque de maladies, ces bêtes sauvages menacent notre vie ! On se demande pourquoi les ouvriers de la mairie ne font pas leur travail !» Les habitants indiquent encore que depuis 15 jours, ces travailleurs n?ont pas procédé au ramassage des ordures. La situation peut s?aggraver. Dans un autre bâtiment, les conduites d?eau potable se sont mélangées avec celles des eaux usées. «Nous ne buvons plus l?eau des robinets, nous devons aller la chercher à trois kilomètres d?ici, d?une petite fontaine. Nous n?avons pas vraiment le choix et nous sommes épuisés de faire des allers retours interminables !»