Dans le cadre des dispositions prises par la wilaya d'Oran pour lutter contre les maladies transmissibles par les animaux, notamment par les chiens, il a été décidé de confier la capture des chiens errants à l'EPIC « Propreté d'Oran », apprend-on auprès du directeur de cette entreprise. L'EPIC avait elle-même fait une demande dans ce sens, l'année dernière, rappelle-t-on. Cette tâche était initialement prise en charge par les services de la fourrière canine dépendant de la commune d'Oran. Selon le même responsable, l'EPIC s'est dotée du matériel adéquat, notamment l'acquisition de deux camions fourrières d'une capacité de 40 chiens. Pour plus d'efficacité, les responsables de l'EPIC entament un cycle de formation d'agents spécialisés dans la capture des chiens errants. Les chiens capturés seront remis aux services de la fourrière canine de la commune d'Oran, ainsi que la nouvelle fourrière canine de Sidi Chahmi. La décision de confier cette tâche à l'EPIC a été prise par le wali d'Oran et intervient après un constat alarmant sur la prolifération des chiens errants, à l'origine des cas de rage, notamment en période estivale. Le wali d'Oran a à maintes reprises appelé les maires des communes de la wilaya à prendre les dispositions qui s'imposent pour lutter efficacement contre ce phénomène. Le premier responsable avait même chargé un membre de son cabinet pour le suivi de la capture. L'appel du wali a été souvent relayé par les services sanitaires de la wilaya. Il y a lieu de signaler que les citoyens oranais ont à maintes reprises interpellé les responsables concernés pour intervenir et mettre un terme au nombre de plus en plus important de chiens, notamment au niveau des parkings et décharges sauvages. La majeure partie des cas de rage signalés à travers le pays est due à des morsures de chiens ou de chats errants. A Oran, les moyens rudimentaires mis à la disposition de la fourrière canine de la commune ne permettent pas de lutter efficacement contre ce phénomène. Outre le manque latent de moyens matériels et humains, il y a lieu de signaler que les locaux de la fourrière canine ont toujours fait l'objet de squat de la part de familles de mal-logés. En effet, sept familles habitent, depuis huit ans, dans les hangars de la fourrière canine municipale, sise à El-Hamri. En quête d'un toit pouvant les abriter, les chefs de familles, tous employés à la commune d'Oran, ont squatté des dépôts de la fourrière en attendant de bénéficier un jour de logements sociaux. Il faut dire que l'apport de l'EPIC constituera à coup sûr un renfort pour les équipes communales engagées dans la lutte contre ces chiens. Selon certaines sources, un chien sur 5 sur un nombre avoisinant les 4.000 est errant et dont plusieurs sont porteurs de la rage. Les services d'urgence ainsi que ceux de l'épidémiologie enregistrent chaque année une moyenne de 600 morsures de chiens et qui concernent essentiellement des enfants en bas âge. Faisant la relation entre la prolifération de ces animaux et des décharges sauvages, un médecin a estimé que ces «restaurants grandeur nature» servent de lieu de nourriture pour ces meutes de chiens. A noter également que, chaque année, l'Algérie enregistre entre 20 et 30 cas de rage et 40.000 morsures. A Oran les animaux errants notamment les chiens font une moyenne de 3.500 cas de morsures et un cas de rage humaine chaque année. Le wali d'Oran avait déclaré l'an dernier qu'il faudra opter pour la capture, surtout que l'abattage d'un chien par balle coûte 1.500 dinars et représente un danger pour l'environnement, alors que la capture coûte entre 400 et 500 dinars. Depuis 2000, pas moins de 25.954 cas de morsures (soit une moyenne annuelle de 2.883 cas) et 10 décès par la rage ont été enregistrés à Oran. Le pic a été atteint en 2005 avec trois décès. Plus de 50% des cas de morsures ont été recensés dans la ville d'Oran.