Dans le cadre du renforcement de la coopération dans le domaine médical, un accord a été conclu, hier, entre les chefs de services de dermatologie d'Alger, de Sidi Bel Abbès, d'Oran et de Tlemcen et leurs homologues français, notamment ceux des services de Dermatologie de Nîmes, de Clermont-Ferrand et de Lille. Un accord qui porte sur un échange d'expériences en matière de diagnostic et surtout de prise en charge de certaines pathologies qui nécessitent une approche particulière, a indiqué, hier, le docteur Boukerche, président de l'Association des dermatologues d'Oran (ADO), en marge du cinquième congrès international de dermatologie. Un pas positif que vient de franchir l'association en encourageant ce genre d'initiative par le biais de journées scientifiques, le tout dans le but de développer la formation médicale continue. Ainsi et tout en spécifiant cette coopération, notre interlocuteur a tenu à préciser que le but recherché est surtout d'apporter des mises au point dans le domaine de la dermatologie, notamment pour le cas de certains cancers où il peut y avoir quelques difficultés de diagnostic et permettre, par là même, à la corporation médicale de s'enquérir des dernières avancées en matière de prévention, de dépistage et surtout de traitement. Tant d'éléments qui permettront aux spécialistes d'être au diapason du progrès, notamment pour ce qui est des cancers de la peau, une pathologie en nette progression en Algérie. Dans ce cadre, les spécialistes venus des quatre coins du pays tirent la sonnette dalarme sur les risques encourus en cas d'une surexposition au soleil. Ils citent plusieurs cas de cancers dont le carcinome baso cellulaire généré par le soleil, les lymphomes cutanés, un autre type de cancer qui touche la peau, ainsi que d'autres organes. «La fréquence de ces lymphomes est devenue plus importante», a indiqué le professeur Benkaidali, chef de service de dermatologie du CHU Mustapha à Alger. Par ailleurs, en explicitant les différents types de cancer enregistrés au niveau des différents services de dermatologie, notre interlocuteur a appelé l'ensemble des médecins généralistes à orienter les malades vers les spécialistes. «C'est cette prévention et cette prise en charge précoce du malade qui peuvent faire éviter le pire», souligne-t-il. En préconisant ainsi la photo-protection vestimentaire et celle solaire, les différents intervenants ont conseillé aux consommateurs d'éviter les produits contrefaits ou ceux vendus sur la voie publique. Un appel invitant l'ensemble des consommateurs à faire preuve de vigilance quant à l'achat de leurs produits cosmétiques a été lancé à l'issue de ces journées dermatologiques d'Oran. Les spécialistes recommandent aux consommateurs de se rapprocher des pharmacies pour l'acquisition de ces produits. Outre cette prévention, l'accent a été mis sur le développement de la politique de réalisation des centres anticancéreux pour accompagner les malades. Pour l'intervenant, l'Etat doit initier des mesures d'accompagnement avec la réalisation de centres d'hébergement et des centres de radiothérapie. Une urgence qui s'impose, vu la forte tension constatée sur ce service. Ainsi, la dotation des différents services de dermatologie de molécules pour la chimiothérapie reste largement souhaitée par les spécialistes qui ont lancé, hier, un appel au ministre de la Santé. D'autre part, ce cinquième congrès a été l'occasion pour les professeurs Dandurand de Nîmes et d'Incan de Clermont-Ferrand d'aborder plusieurs thèmes d'actualité, à savoir les formes cutanées du lupus, actualités sur les dermatoses eosinophyliques en plus de cas cliniques commentés. D'autres thèmes liés aux nouveautés en dermatologie pédiatrique ont été également évoqués lors de ce séminaire de deux jours. Notons qu'une étude de 24 posters retraçant des cas de malades a été présentée à l'issue de ces journées et deux prix ont été décernés au meilleur travail médical. Une nouvelle approche qui permettra, selon le docteur Boukerche, de suivre le développement de la pathologie, de la diagnostiquer et surtout d'apporter les traitements qui s'imposent.