L'hôtel El-Aurassi abrite depuis hier le 19e Congrès national de la dermatologie, consacré cette année au rôle de la peau dans l'équilibre psychique de l'individu, ou proprement dit entre troubles psychiques et pathologies cutanées. Le congrès, qui s'étale sur deux jours, les 8 et 9 novembre, aura à traiter différents aspects, notamment les affections psychiatriques présentant des signes dermatologiques, le retentissement de certains médicaments à long terme, les problèmes cutanés ainsi que le concept médico-légal de la médecine esthétique. “Nous avons choisi pour ce 19e congrès un thème qui nous tient particulièrement à cœur, à savoir la peau comme organe important dans le psychisme et à travers lequel peuvent s'exprimer des troubles psychiques et de conduite. Il ne faut pas oublier que la peau a une origine embryonnaire, tout comme le cerveau et le système nerveux”, explique le professeur Smaïl Benkaidali, président de la Société algérienne de dermatologie et chef du service de dermatologie à l'hôpital Mustapha-Pacha.Dans leurs différentes communications, les congressistes ont souligné qu'il est clairement établi que les troubles psychiques se répercutent immédiatement sur la peau en provoquant des pathologies cutanées graves et traumatisantes pour les malades, particulièrement chez les femmes et les adolescents. “La peau est un organe privilégié dans la vie relationnelle des personnes. Elle constitue un véritable miroir”, souligne le Pr Benkaidali, qui n'a pas manqué de souligner que certaines maladies psychiatriques sont révélées par l'apparition de problèmes cutanés dont le psoriasis, la trichotilomanie, la pathomimie. Le congrès a également été une occasion pour se pencher sur l'exercice de la chirurgie et ses aspects médico-légaux. à cet effet, le professeur Smaïl Benkaidali a souligné l'absence d'une formation médicale spécialisée dans ce domaine. “Il faut savoir que la chirurgie esthétique est une spécialité médicale qui doit être pratiquée par des médecins ayant reçu une formation adéquate. Il est impératif que l'exercice de cette médecine soit soumis à une réglementation appropriée”, met en garde le Pr Benkaidali. Ainsi, le président de la Société algérienne de dermatologie soulignera la nécessité de pallier le manque de spécialistes dans ce domaine. Les problèmes de varices, de l'acné qui touchent 25 à 30% des jeunes, les réactions médicamenteuses… sont les thèmes principaux de ce congrès. Wahiba Labreche