Pour clore la saison 2009-2010 en beauté, un spectacle en apothéose a été proposé au public oranais. L'institut Cervantès d'Oran, en collaboration avec le consulat général d'Espagne à Oran, a voulu à la fois marquer la fin de la présidence espagnole de l'Union européenne et, pour faire d'une pierre deux coups, la fin des activités culturelles pour ce qui y est de cette année académique. Pour le coup, on a fait appel à la célèbre compagnie espagnole de flamenco «Estuaria». Alors qu'initialement, le concert devait inaugurer la reprise des activités dans la salle Maghreb (ex-Régent), fraîchement rénovée, c'est finalement dans la belle salle du conservatoire d'Oran qu'il a eu lieu. Qu'à cela ne tienne : la compagnie Estuaria, de renom international, a véritablement ravi le public, qui pour le coup est venu en masse, que ce soit du côté de l'orchestre, ou au balcon, les spectateurs se sont rués vers toutes les places disponibles que compte la salle. Même le poulailler a été pris d'assaut. C'est dire l'engouement que portent les Oranais pour les spectacles flamenco ! La compagnie Estuaria est composée uniquement de la gent féminine. En tout, sept jeunes femmes ont assuré un show époustouflant, en s'adonnant avec passion à des rythmes et à des mouvements qui ont subjugué l'ensemble des spectateurs. «Estuaria» est un mot espagnol dont la racine signifie l'agitation et l'ardeur. Ou alors : le flux et le reflux de la mer. Et cette petite définition est tout à l'image du spectacle grandiose que ces virtuoses ont fait profiter au public : c'est par un rythme de «solea» qu'elles ont débuté le show, avant qu'une guitariste joue en solo un thème de rondeñas, et de poursuivre ensuite par une bulerias, une alegrias de cadiz, et une gajiras. Et pour clôturer le tout, le groupe a entamé un tango flamenco. Au final, les danseuses sont parvenues à propager dans la salle une atmosphère créée par leur ardeur passionnelle, leurs déhanchements et bien sûr les percussions de leurs guitares. A la tombée du rideau, le public est resté sur sa faim. Beaucoup, en effet, n'ont pas vu le temps passer tellement ils étaient «transportés», éblouis par la vision d'une telle beauté. Et si on se souvient bien, l'année dernière, lors du spectacle flamenco donné par un groupe de Gitans à l'auditorium de l'USTO, l'engouement était quasi similaire que celui de cette année ; et durant le mois de ramadan dernier, à l'occasion de la venue d'un groupe de danseuses flamenco nommé «Malasangre» au conservatoire, le spectacle s'est aussi joué à guichets fermés. Tout cela pour noter l'intérêt que portent les Oranais pour la tenue de tels événements ; il ne reste plus qu'à espérer voir ce genre d'initiatives se répéter de façon récurrente, et ceci dès la prochaine rentrée sociale !