De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Désormais, les manifestations organisées annuellement dans le cadre du Festival culturel espagnol sortiront d'Oran pour s'ouvrir sur les autres wilayas de l'Ouest algérien. Cette année, pour la cinquième édition -dont le coup d'envoi sera donné demain au musée Zabana par l'inauguration d'une exposition de photos- les organisateurs ont décidé de s'inviter à Mostaganem et Aïn Témouchent. Une manière comme une autre pour Javier Galvàn, le nouveau directeur de l'Institut Cervantès d'Oran, de marquer l'autonomie récemment acquise de son établissement par rapport à l'Institut Cervantès d'Alger : «L'institut doit faire face au défi de devenir un des acteurs culturels de la ville d'Oran, une ville qui a tous les atouts pour devenir un des centres culturels les plus importants de la Méditerranée», explique Javier Galvàn avant d'ajouter que, dorénavant, la culture espagnole fera parler d'elle au moins deux fois par mois à Oran. Dans le détail, le festival de cette année débutera par une exposition de photographies de Joan Antoni Vincent qui a réalisé des clichés de la ville de Valence en s'inspirant du roman de son frère Manuel Vincent Tranvia a la Malvarrosa (Le tramway de Malvarrosa) une province de Valence) : «Cette exposition, qui sera accompagnée de textes extraits du roman, organisée en collaboration avec l'Institut valencien des arts modernes, se tiendra alors même qu'Oran s'apprête à accueillir son tramway», souligne encore Javier Galvàn. L'Institut Cervantès lancera également le projet «Espagnols à Oran» qui consiste en la projection, chaque jeudi à la Cinémathèque, des plus récents films du cinéma ibère : «Cette idée est née sous l'égide de ‘‘Espagnols à Paris'', une association d'intellectuels qui font la promotion des films et de cinéastes espagnols à Paris», ajoute Javier Galvàn en annonçant la projection, le jeudi 7 mai, du très actuel Retour à Hansala qui traite du drame, survenu en 2003, de 37 jeunes harragas marocains qui sont morts en tentant de rallier clandestinement les côtes espagnoles à bord d'une embarcation de fortune. Et c'est pour témoigner de cette tragédie, qui touche de nombreux pays du tiers-monde, que la cinéaste espagnole Chus Gutierrez a tourné ce film en arabe, en berbère et en espagnol. Ce film, qui doit être présenté à Marseille juste après sa projection à Oran, a été plusieurs fois primé au Festival international du cinéma du Caire, en 2008, et par le jury de l'Union internationale des critiques. Cervantès se joint également à la célébration du Mois du patrimoine avec une conférence que Javier Galvàn, à l'origine architecte, animera le mercredi 20 autour de «l'architecture de la ville d'Oran. Patrimoine en voie d'extinction». «J'évoquerai certainement le legs espagnol mais j'insisterai surtout sur le danger que l'absence d'intérêt et d'entretien fait courir aux merveilleuses richesses oranaises.» Le flamenco et la guitare seront aussi à l'honneur avec une Gitanos de Granada de Curro Albaicin, le dimanche 17 mai à l'auditorium de l'USTO et le musicien Jorge Orozco (par ailleurs organisateur des Rencontres internationales de guitare de la ville de Torrent), le jeudi 28, au Conservatoire d'Oran. Mostaganem et Aïn Témouchent abriteront également plusieurs manifestations culturelles, dont un concert de Jorge Orozco et des conférences. S. O. A. Plus de 200 cartes d'Oran prochainement à l'Institut Cervantès «Nous travaillons à enrichir notre bibliothèque de copie de 240 cartes géographiques de différentes époques d'Oran détenues par les archives espagnoles.» C'est ce que Javier Galvàn, directeur de l'Institut Cervantès d'Oran, a affirmé en marge de la conférence de presse consacrée à la cinquième édition du Festival culturel espagnol. Comme il a annoncé sa volonté de ramener d'Espagne davantage d'ouvrages sur la culture espagnole dans ses différentes dimensions, qu'il mettra à la disposition des étudiants, des chercheurs ou, simplement, des amateurs de la culture hispanophone. «Ceci, a expliqué le directeur de l'institut, devrait avoir lieu aux environs de novembre prochain, lors de la tenue du Colloque sur les fortifications espagnoles. Certaines des cartes d'Oran devraient y être exposées.» Contrairement à l'Institut Cervantès d'Alger qui, affirme-t-on, dispose d'une bibliothèque de quelque 12 000 ouvrages, l'établissement d'Oran n'offre qu'une petite salle de lecture que les responsables voudraient plus importante et, surtout, mieux lotie en ouvrages et documents.Depuis son ouverture en 1991, l'Institut Cervantès attire un grand nombre d'étudiants intéressés par l'apprentissage ou le perfectionnement d'une langue parlée par quelque 400 millions de personnes dans plus de vingt pays. Né en 1991 dans le monde, l'Institut Cervantès, qui porte le nom du plus illustre poète espagnol (qui a eu à séjourner à Alger et Oran au milieu des années 1500) est une institution qui dépend du ministère espagnol des Affaires étrangères et est parrainée par le roi d'Espagne. Aujourd'hui, l'Institut Cervantès, qui offre également Le Centro Virtual Cervantes, un site Internet, est implanté dans une vingtaine de pays de quatre continents et est considéré comme une référence en matière d'enseignement de la langue espagnole.