Jugé en appel après avoir introduit un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême, l'accusé B. Abdelaziz, poursuivi pour homicide volontaire à l'encontre de ses deux parents, a comparu hier matin devant le tribunal criminel près la cour de Constantine, pour répondre de ses actes. Selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, les faits remontent à la journée du 08 juillet 2007 au niveau de la cité des 1600 logements, dans la ville du Khroub. Ce jour-là, l'accusé pour une raison que lui seul connaît, ramena un bidon d'essence à la maison. La mère faisait cuire la galette et son père, un septuagénaire, se reposait dans sa chambre. Soudain, le chef de famille entendit les cris affolés de son épouse. Il accourt à la cuisine, où il y trouve la vieille femme en proie aux flammes. Il tente d'éteindre le feu pour sauver son épouse, mais les flammes prirent dans ses vêtements. Entre-temps, l'accusé prendra la fuite laissant ses parents à la merci du feu qui s'était propagé dans toute l'habitation. Alertés par les voisins, les sapeurs-pompiers sont sur les lieux, et après des efforts gigantesques le sinistre est enfin maîtrisé. Evacuées d'urgence à l'hôpital du Khroub, les deux victimes présentaient des brûlures au troisième degré. Le père après un séjour à l'hôpital de 5 jours rendra l'âme le 12 juillet 2007. La mère quant à elle décèdera trois jours plus tard. Appréhendé par les services de sécurité quelque temps après, il dira, lors de l'enquête préliminaire, que c'est son père qui a renversé avec son pied le bidon d'essence, et ce dernier qui a déclenché l'incendie qui a été fatal pour ses deux parents. Durant son audition devant le juge d'instruction, il a maintenu les mêmes déclarations. Hier à l'audience, devant le juge, il a maintenu la même version selon laquelle c'est son père qui a renversé le bidon d'essence par inadvertance, et qu'il n'est nullement coupable de quoi que ce soit. Un témoin appelé à la barre dira que l'accusé n'entretenait pas de bons rapports avec ses parents, et que celui-ci leur menait la vie dure, il se disputait tout le temps avec eux. Le procureur dans son violent réquisitoire parlera de la gravité de l'acte, et du double crime horrible perpétré sur ses propres parents âgés et de surcroît malades et sans défense et a requis la peine capitale à l'encontre de l'accusé. La défense plaida les circonstances atténuantes pour son mandant. Après les délibérations, le juge prononce le verdict : la perpétuité pour l'accusé.