C'est à force d'avoir puisé dans tout ce qui leur est possible et désapprouvant «l'indifférence» des autorités, que les habitants de Amarna, un quartier à la périphérie de la ville, s'en remettent au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour quémander un semblant d'amélioration du cadre de leur vie. Et ce n'est pas faute de civisme, bien au contraire : ils usent, à longueur de journée, de volontariat pour ramasser les ordures et les sachets en plastique qui traînent dans leur environnement. Ils ont aussi, tant bien que mal, colmaté à plusieurs reprises les différents nids-de-poule qui parsèment le chemin qui mène à la cité. C'est parce qu'ils sont fatigués de se substituer à l'Etat dans leur quartier depuis la dernière campagne électorale qu'ils réagissent par une correspondance au premier responsable des collectivités locales pour dénoncer la dégradation du cadre de vie et de l'environnement. «Les poubelles publiques débordent, la situation est dramatique et empire avec ces dernières journées de chaleur, et cela à deux pas de l'école primaire Hassaïne Mustapha, alors que la rentrée est pour bientôt», peut-on lire sur le message de détresse adressé au ministre. Tout ce que les habitants demandent, c'est le passage de la benne tasseuse au moins une fois par semaine car, estiment-ils, «nous avons accompli ce qui est de notre devoir, déposer nos ordures dans la décharge. A l'APC d'accomplir le sien, qui est de ramasser les ordures», nous dira l'un des pétitionnaires. Il est vrai que les habitants souffrent d'un manque de chaussée goudronnée et de trottoirs. «Ailleurs, ils refont les trottoirs tous les six mois. N'y avons-nous pas droit nous aussi ?», lancera une fonctionnaire fatiguée d'user ses talons sur la piste et qui n'est pas du reste sceptique quant à une réponse favorable du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales.