Les plus importants partenaires économiques et commerciaux de notre pays sont l'Europe et l'Amérique. Normal, trouveront certains, au vu du poids économique et industriel de ces deux régions du monde. Ce qui ne l'est pas en revanche est que l'Algérie ne s'engouffre pas dans la fenêtre d'opportunités que lui offre le potentiel économique des pays émergents pour diversifier les sources de ses échanges. Elle a été pourtant le précurseur de l'idée du renforcement du partenariat Sud-Sud, dont la mise en pratique n'est plus handicapée par le sous-développement industriel et économique dans lequel cette zone a longtemps végété. La Chine, l'Inde, le Brésil et beaucoup d'autres Etats du Sud sont susceptibles d'être des partenaires fiables, comme le démontrent les places qu'ils se sont faites dans le concert économique et commercial planétaire. Certes, l'Algérie a développé avec ces pays une dynamique de coopération qui lui a permis d'alléger sa dépendance à l'égard de ses partenaires traditionnels que sont l'Europe et les Etats-Unis. Elle gagnerait à l'impulser plus fortement car elle est génératrice d'échanges basés sur le principe du «gagnant-gagnant», qui n'est souvent pas de mise dans ceux qu'elle pratique avec l'Europe et l'Amérique. Il est clair que cette dynamique ne peut jouer pleinement si les opérateurs économiques nationaux et les «consommateurs» algériens s'en tiennent au préjugé, aujourd'hui infondé, que ce que leur apportent des économies industrielles de l'Europe et de l'Amérique est qualitativement supérieur à ce que leur proposent les pays émergents. Le mythe du «produit Taïwan» est toujours ancré en eux, alors que les spectaculaires percées sur les marchés européens et américains de produits fabriqués dans les pays émergents devraient dissiper le préjugé négatif entretenu à leur encontre chez nous. Il est vrai que la diversification de notre partenariat économique et commercial est une démarche qui remet en cause des intérêts financiers établis juteux, de même que politiques et géostratégiques. Cette diversification est pourtant de l'ordre du naturel au regard des grandes mutations qui s'opèrent dans les sphères économiques et industrielles mondiales. Des mutations que l'Algérie doit exploiter à l'avantage de ses intérêts nationaux. Ce que font les pays avec lesquels elle a un partenariat ancien, mais qui tentent, par de multiples pressions et par une propagande savamment orchestrée, de la dissuader d'en faire autant. La coopération et le partenariat Sud-Sud sont désormais une possibilité qui n'est plus du domaine de l'utopie. Il suffit d'y croire et de le vouloir. Le marché algérien est attractif non plus seulement pour l'Europe et les Etats-Unis, mais pour tous ces pays émergents avec lesquels, et la plupart d'entre eux, notre pays entretient des rapports politiques sereins et une vision commune sur la marche qui devrait être celle du monde dans lequel nous vivons.