Les Etats-Unis considèrent l'Algérie comme un partenaire important mais demandent plus de souplesse dans ses lois. Deux mois après son entrée en vigueur, la loi de finances complémentaire 2009 continue de susciter l'opposition des patrons américains installés en Algérie. C'est ce qu'a indiqué avant-hier le directeur américain des affaires commerciales pour l'Europe et le Moyen-Orient, M.Paul Burkhead, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger. Ce responsable du Bureau du représentant américain du commerce (attaché à la Maison-Blanche), qui se trouve à Alger pour une visite de deux jours, a rencontré les patrons d'entreprises privées américaines dans le pays. Ils lui ont fait part de leurs préoccupations suscitées par la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009. Ces préoccupations ont été soumises aux trois ministres du gouvernement algérien qu'il a rencontrés. Il s'agit du ministre des Finances, Karim Djoudi, de celui de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar et de celui du Commerce, El Hachemi Djaâboub. La seule réaction que le représentant américain a eu de la part des membres du gouvernement est qu'ils ont été réceptifs au message des hommes d'affaires américains. Or, Paul Burkhead aspire à davantage de concertation avant d'adopter des lois et des règlements ayant un impact sur l'investissement. Il cite l'exemple de son pays où ce genre de textes sont soumis à débat lorsqu'ils sont à l'état de projet, sans hésiter à associer les gouvernements et des entreprises étrangères lorsqu'ils sont susceptibles d'être impactés par ces décisions. Les critiques énumérées par le responsable américain ont trait à l'imposition de l'association du capital local à raison de 51% dans les sociétés étrangères. Il y a aussi l'obligation d'ouverture du capital des sociétés étrangères d'importation à hauteur de 30% qui est mal vue par les Américains. A propos du climat des investissements, le représentant américain souligne que le classement mondial de l'Algérie n'est pas reluisant. Ces écueils ne sont pourtant pas faits pour altérer sérieusement le partenariat entre les deux pays. «L'Algérie est un partenaire très important pour les Etats-Unis qui cherchent à promouvoir davantage les échanges bilatéraux», a indiqué le directeur des affaires commerciales pour l'Europe et le Moyen-Orient. M.Burkhead a précisé lors d'une conférence de presse que «l'objectif de cette visite est de maintenir un bon développement des relations commerciales avec l'Algérie étant donné l'importance de ce pays». Il ajoute que celui-ci présente pour les sociétés américaines beaucoup d'opportunités qu'elles doivent saisir. Le conférencier n'a pas hésité à ajouter une autre raison de mécontentement de patrons américains liée aux restrictions du transfert des dividendes. Preuve des bonnes intentions nourries par les Etats-Unis d'Amérique vis-à-vis de l'Algérie, le responsable américain a dit que son pays soutient l'option de son adhésion à l'OMC. Cela va d'ailleurs lui permettre d'obtenir des possibilités supplémentaires d'exporter ses produits vers les Etats-Unis. Pour le moment, les Américains n'ont pas l'intention d'accorder des facilités supplémentaires aux exportateurs algériens pour l'accès de leurs produits estimant que la législation actuelle est suffisante à cet égard. En tout cas, ce responsable estime qu'il faut aussi que les pays du Maghreb pensent à accroître leurs échanges commerciaux mutuels pour augmenter leurs chances de renforcer leurs économies. M.Burkhead a estimé qu'une promotion des échanges entre les pays du Maghreb serait bénéfique non seulement aux pays de la région mais aussi aux relations commerciales entre les Etats-Unis et cette entité du fait, a-t-il expliqué, qu'elle pourrait diminuer les obstacles qui se dressent actuellement. A une question sur le projet d'accord Open Sky entre les Etats-Unis et l'Algérie, M.Burkhead a fait savoir qu'un tel accord est négocié au niveau des deux gouvernements. Cette étape est aussi susceptible de booster les échanges bilatéraux.