Alexander Izosimov, au grand plaisir de Sawiris, a joué à l'ours qui se frappe sur la poitrine en menaçant l'Algérie de poursuites judiciaires. Jon Fredrik Baksaas, patron du norvégien Telenor et important actionnaire à VimpelCom, l'a refroidi dans un entretien au journal russe Vedemosti. Il rappelle que ce n'est qu'un projet et que sa conclusion n'est pas acquise et reste tributaire de nombreuses conditions. Des évidences oubliées Contrairement au directeur général de VimpleCom, Alexander Izosimov, qui a déjà chaussé les pantoufles de Naguib Sawiris en lui empruntant l'estimation de 7,8 milliards de dollars pour Djezzy, la filiale algérienne d'Orascom Telecom Holding, la partie norvégienne du groupe est beaucoup circonspecte sur la faisabilité du projet de fusion devant donner naissance au cinquième groupe mondial par la taille et le nombre d'abonnés. Jon Fredrik Baksaas, le directeur exécutif de Telenor, détenteur de 36% de parts dans VimpelCom - et par conséquent disposant d'un droit de vote décisif - s'est montré très circonspect au sujet du projet de fusion entre VimpelCom et Orascom Telecom Holding. Car, et les déclarations «menaçantes» d'Alexander Izosimov et la lourde insistance de Sawiris à impliquer les Russes ont eu tendance à le faire oublier : la fusion n'est pas encore réalisée, ce n'est qu'un projet. Alexander Izosimov, à défaut de s'attirer une réplique publique de la part des autorités algériennes après ses déclarations «menaçantes», aura contribué à faire accélérer les choses à Alger. En effet, le gouvernement algérien a lancé, lundi, un appel d'offres international 'un groupe qui n'existe pas encore. C'est un projet de groupe De nombreux problèmes à résoudre Et à lire les propos du patron du norvégien Telenor au journal russe Vedemosti, il y a des chances pour qu'il ne dépasse pas le stade de projet. La transaction portant sur l'achat de plus de 51% de parts d'OTH pour la somme de 6,6 milliards de dollars n'est pas un fait acquis, a expliqué Jon Fredrik Baksaas, DG de Telenor. Le scepticisme du Norvégien porte bien entendu sur la situation on ne peut plus précaire de Djezzy, la filiale la plus rentable d'Orascom Telecom Holding, sur laquelle le gouvernement algérien a décidé d'exercer son droit de préemption. La création du cinquième groupe mondial de téléphonie mobile pourrait ne pas se faire si «certains conditions» ne sont pas remplies, a-t-il indiqué. Jon Fredrik Baksaas est même très sceptique. La direction de VimpelCom et Orascom «ont besoin de résoudre les problèmes pour rendre cette accord potentiel. Ainsi que vous le savez sans doute, il y a la situation en Algérie et, bien entendu, la question générale du financement de la transaction ». La dette de la future société après une éventuelle fusion sauterait à 24 milliards de dollars «Il ne fait aucun doute que l'entreprise, les banquiers et de nombreuses autres personnes vont être très occupés pendant une longue période Nous considérons cette transaction comme un ensemble de conditions différentes. Qu'elle soit approuvée ou non, nous devons résoudre de nombreux problèmes avant de pouvoir parler d'accord conclu ».