Le gouvernement algérien est bel et bien déterminé à racheter Djezzy. Cette démarche intervient, pour rappel, après les déclarations menaçantes du directeur général de Vimpelcom, Alexander Izosimov, sur ses intentions de recourir à la justice, au cas où l'Etat algérien décide de concrétiser son souhait. Un appel d'offres international a été lancé, cette semaine, par les pouvoirs publics afin de recruter une banque d'affaires ou un cabinet d'expertise qui va accompagner les démarches du gouvernement dans cette affaire. Cet appel d'offres, faut-il le préciser, privilégie, pour cette fois-ci, la piste d'une acquisition en partenariat avec un opérateur étranger. A ce propos, le P-DG de Telenor, Jon Fredrik Baksaâs, un des principaux actionnaires du groupe russe, avec 36% des droits de vote de Vimpelcom, a laissé entendre, dans une interview au quotidien Vedomosti, que le rachat d'Orascom par le Russe Vimpelcom n'est en aucun doute une affaire conclue. Le blocage du dossier Djezzy en Algérie pourrait remettre en question la fusion entre Weather Investments et Vimpelcom. "Nous considérons cet accord comme une somme de différentes conditions. Sera-t-il approuvé ou ne le sera-t-il pas. Un grand nombre de questions doivent être résolues avant de pouvoir parler d'accord conclu". Dans ce sens, le groupe russe a toujours affirmé que le cas Djezzy ne remettrait pas en cause l'accord avec Weather. Un avis également défendu par Naguib Sawiris. Interrogé sur le fait de savoir si la fusion avec Orascom se fera dans le cas où Djezzy serait vendu à l'Etat algérien, Baksaas a répondu qu'"il n'y a pas encore de réponse à cette question". Cette déclaration du P-DG de Telenor constitue un premier signe de fissure au sein de l'actionnariat de Vimpelcom. S'agissant de l'autre actionnaire de Vimpelcom, qui est le fonds d'investissements russe Alfa, du milliardaire Mikhaïl Fridman, avec 40%. Ce dernier est considéré comme un fonds prédateur, contrairement à Telenor qui est un opérateur réputé pour sa prudence. Par ailleurs, il est à noter que le feuilleton médiatique "Djezzy" a fait couler beaucoup d'encre ces derniers jours, surtout après que le géant russo-norvégien est à la tête de la maison mère. La firme de téléphonie russe pourrait bien céder la filiale Djezzy au gouvernement algérien, mais contre la somme de 7,8 milliards de dollars, ce qui est loin des estimations du gouvernement algérien.