La pluie ne s'arrête pas. Je fourre ma chemise sous ma chemise. Un bon présage, me suis-je dit ! «Allah yaâtik enneou!», me disait ma mère, chaque fois que je lui racontais une blague salée. Faut-il se prendre la tête quand on nous le dit ou au contraire répondre par merci? That is le mouchkil. Cela dépend. Si vous habitez l'Algérie, derrière vos « parbrises » et que vous ne les quittez que le temps de l'addition de vos rentes. Si vous habitez les cortèges officiels et n'en descendez que pour donner des sourires aux caméras. Si vous habitez les urnes et vous en sortez, de n'importe quelle manière, vainqueur. Dans ces trois cas de figure, c'est tout bénéfice pour vous. Levez vos mains vers le ciel et dites: Inchallah. Pour le rentier, la pluie c'est bon pour les affaires. Pour le houkoumiste, c'est bon pour les statistiques. Pour l'élu, l'eusses-tu-cru ? il s'en fout! Prenez-vous la tête si vous vivez ou faites semblant de vivre dans ces quartiers populaires qui sont visités par nos responsables en période de drague électorale, pour un bain de foule, avant la douche dans les hôtels de luxe. Ces quartiers populaires, qui ne sont visités que par les sapeurs-pompiers en période de pluie. Quand ce n'est pas par les tolbas avant l'enterrement d'une famille morte après l'effondrement de son toit. Prenez-vous la tête en hiver, quand quelqu'un vous dit: «Allah yaâtik enneou!», si vous habitez ces nouvelles cités, à ne pas citer. Ces cités qui ont pour nom un matricule, d'où vos enfants ne peuvent pas sortir en période de pluie, car impossible de faire le chemin de l'école tant les sentiers sont impraticables par la boue qui déborde la médiocrité des concepteurs. Mais si depuis l'indépendance, vous habitez une demande, une demande de travail et un dossier difficile, voire impossible de rassembler