Résumé de la 46e partie n Un détail turlupine Kate et elle n?arrive pas à s?en souvenir. Pourtant, elle sait qu?il est lié à la chambre de Bessie et surtout qu?il est très important. Kate remarqua une maille filée sur un bas. «Pauvre Bessie, dit-elle à voix haute. Sa vue baissait, mais elle refusait que je l'emmène se commander de nouvelles lunettes. Pourquoi gâcher de l'argent, disait-elle, puisque je ne vivrai probablement pas jusqu'à Noël ?» Et elle ne s'était pas trompée, soupira Kate tout en retirant du second tiroir de la commode les chemises de nuit en flanelle que portait invariablement Bessie pour la nuit. «Grands dieux ! s'exclama-t-elle en sortant une chemise rose à fleurettes et col de dentelle. Ma pauvre s?ur l'a sans doute rangée sans même s'apercevoir qu'elle l'avait déjà portée.» Elle secoua la tête. «Je vais la laver avant de l'emballer», murmura-t-elle. Elle secoua la tête. Non, en réalité elle a dû l'ôter après l'avoir enfilée, se dit-elle. Elle avait horreur de la dentelle. Elle disait que ça lui grattait le cou. Ce qui m'étonne, c'est qu'elle ait voulu la mettre. Elle tenait encore la chemise de nuit à la main quand un bruit la fit sursauter. Elle se retourna. A nouveau Vic Baker se tenait sur le seuil, le regard rivé sur elle. «Je rassemble les affaires de ma s?ur avant de les adresser aux bonnes ?uvres, dit-elle d'un ton sec. A moins que votre femme ne veuille aussi les chemises de nuit.» Sans répondre, Vic fit demi-tour. Cet homme me glace le sang, pensa Kate. Il y a quelque chose de menaçant dans son attitude. Je ne serai pas mécontente de partir d'ici. Le soir, elle se rendit à la buanderie et constata avec étonnement que la chemise de nuit rose de Bessie n'était plus dans la petite pile de linge qu'elle avait déposée près de la machine à laver. Je perds la tête, se dit-elle. J'aurais juré l'avoir descendue. Bon, je l'ai sans doute emballée par inadvertance. Maintenant, je n'ai plus qu'à fouiller dans tous ces maudits cartons pour la retrouver. Le vendredi 11 décembre, l'article d'Alvirah sur le bébé qui avait été abandonné sept ans auparavant à la porte du presbytère de St-CIement parut en première page du New York GIobe. Presque à la minute où le journal était distribué dans les kiosques, les coups de téléphone affluèrent sur la ligne spéciale qui avait été installée au dernier moment au presbytère. Chargée de répondre aux appels, la fidèle secrétaire du père Ferris annonçait qu'elle enregistrait toutes les conversations et lui communiquerait celles qui lui paraissaient dignes d'attention. Pourtant, quand il appela Alvirah le lundi matin, le père Ferris paraissait découragé. «Sur les deux cents appels que nous avons reçus jusqu'à présent, aucun n'a le moindre intérêt, dit-il. Qui plus est, beaucoup d'entre eux proviennent de personnes indignées n'éprouvant aucune compassion pour une femme qui a abandonné un nouveau-né dans le froid, ne serait-ce que pendant quelques instants. ? La police s'est-elle manifestée ? demanda Alvirah. ? Seule une assistante sociale est venue, et elle n'était pas particulièrement aimable, croyez-moi. Une seule chose est certaine : il n'y a pas eu de nouveau-né de sexe féminin trouvé mort ou abandonné à New York à cette date. ? C'est déjà ça, soupira Alvirah. Je suis tellement déçue que notre plan ne mène à rien. J'avais pensé que c'était une bonne idée. ? Moi aussi. Comment la maman supporte-t-elle tout ça ? Soit dit en passant, j'ai compris qu'il s'agissait de cette jeune femme que j'ai souvent vue par ici la semaine dernière. ? Mais vous pouvez honnêtement prétendre que vous ignorez son identité, n'est-ce pas ?», demanda Alvirah avec une légère inquiétude dans le ton. (à suivre...)