Ce phénomène, signalé un peu partout, a aussi pris des proportions inquiétantes. A Béni-saf, il est surtout signalé en banlieue. Des riverains de la périphérie Est affirment souffrir de la présence des chiens errants. Souvent en horde, ces chiens viennent, on ne sait d'où, raconte Abdelkader, dans le quartier, la nuit surtout et occupent des abris isolés, voire même des cages d'escalier dont les portes d'entrée sont restées grandes ouvertes. Mais c'est surtout tôt le matin que ces bêtes sauvages se montrent très menaçantes devant des riverains mal réveillés et en partance vers leurs lieux de travail. Et quand ces chiens n'occupent pas les lieux abrités, ils sont allongés sous les véhicules ou camions stationnés sur les parkings. Et gare au chauffeur qui ne fait pas attention, les mauvaises surprises sont souvent fréquentes! Certaines de ces bêtes, craignant d'être délogées, n'hésitent pas à aboyer bruyamment, voire attaquer avant de quitter les lieux devant un chauffeur pris d'une peur bleue. Un citoyen raconte qu'une fois, il a failli être mordu par un chien qui était allongé sous son véhicule alors qu'il était en train d'ouvrir la portière. «Depuis, chaque matin, je prends toutes mes précautions avant de m'approcher de ma voiture''. Les mêmes appréhensions sont éprouvées chez les travailleurs qui doivent attendre le bus de transport au coin de la rue. Dans le noir, il faut aussi faire attention de ne pas marcher sur l'un d'eux au risque d'être attaqué ou mordu. «Il faut surtout éviter d'essayer de s'approcher au moment où ils se déplacent ou quand vous essayez de les débusquer. Car ils peuvent être, à tout moment, très dangereux. Pour la déloger, il faudrait rester éloigné de la bête, conseille ce riverain, et tout simplement de taper des mains à défaut de lui lancer quelques pierres. Vous ne pouvez pas vous déplacer dans la rue sans ne pas regarder dans tous les sens de crainte de voir arriver une armée de canidés. Ils fréquentent aussi les grandes poubelles installées au bas des immeubles, en quête de nourriture. Il est vrai que certains chiens, souvent abandonnés à leur jeune âge, à force d'errer sans fin dans les chemins et d'être la cible idéale des gamins, deviennent très agressifs et dangereux bien sûr. Autrefois, de tels animaux étaient mis en dépôt (fourrière) par les services communaux en attendant d'être réclamés par leurs propriétaires sinon de leur trouver un preneur. Ceux qui nécessitaient des soins étaient pris en charge, sinon si le risque sanitaire est important, ils étaient abattus. Enfin, comme ces temps sont révolus, et comme le souhaitent la plupart de ces citoyens rencontrés, il serait peut-être utile d'organiser des battues. Car en cas de morsure d'une personne par un chien, le risque de contracter la rage n'est pas écarté. En attendant, des chiens suspects courent toujours nos rues.