Il existe trop de chiens errants dans les villes de l'Ouest du pays. Un troisième enfant, M.Abderahmane, qui était soigné au centre hospitalo-universitaire de Canastel après avoir été mordu par un chien enragé, est mort avant-hier des suites de sa maladie. Ce décès porte à 3 le nombre des victimes signalées à Hassi-Mefsoukh, une localité de la banlieue Est d'Oran. Le 5 juillet dernier, Nadir, tout juste âgé de 5 ans revenait de la crèche quand il a été attaqué et mordu au visage par un chien enragé. Deux jours plus tard, un autre enfant de la localité est mordu lui aussi par le même chien qui continuait d'errer, libre, en l'absence d'une battue ou de ramassage. Mais ce jour-là un garde communal qui habite le même douar prend son arme de service et abat la bête malade. Les enfants pris en charge pour un schéma thérapeutique classique au niveau de l'hôpital d'El Mohgoun dans la daïra d'Arzew, développeront très vite les symptômes de la maladie. Transférés à l'hôpital de Canastel, ils sombreront dans le coma avant de décéder les 21 et 25 juillet dernier. Entre-temps, deux autres enfants présentent les mêmes symptômes d'une infection rabique sont admis dans le service de réanimation de cet établissement hospitalier. Originaires de Sobha dans la wilaya de Chlef et de Mostaganem l'un deux décéde à son tour le 1 août 2005. La piste de l'inefficacité du vaccin administré aux enfants a été évoquée au départ, mais elle fut démentie par les responsables de la DDS qui avaient affirmé que le produit n'était pas arrivé à péremption et que les approvisionnements se faisaient depuis l'Institut Pasteur d'Alger, ce qui laisse entendre que le produit était encore en cours de validité. Même les conditions de sa conservation sont bonnes, selon la DDS qui évoque pour expliquer le décès des enfants la proximité de la morsure de la zone du cerveau. «La période d'incubation du virus de la rage est de 21 jours et si la morsure est proche du cerveau comme pour les enfants mordus au visage, le schéma de traitement qui prévoit des injections quotidiennes de vaccins pendant 21 jours peut s'avérer inefficace», diront des médecins de l'hôpital de Canastel. Cette affaire remet sur le tapis le phénomène des chiens errants qui rodent en ville. Plusieurs habitants des zones rurales qui possèdent des bêtes pour garder leurs troupeaux et leurs fermes affirment qu'elles sont vaccinées. Mais est-ce suffisant quand on sait qu'un chien laissé en liberté peut être au contact d'autres chiens malades. Les services de l'APC de Hassi Mefsoukh ont lancé une battue pour abattre les bêtes malades mais ils se sont heurtés au refus de certains fellahs qui ont argué que leurs bêtes étaient saines et ne souffraient d'aucune maladie. Les fellahs connaissent ce mal et font tout pour s'en prévenir car il peut se transmettre du chien à leurs troupeaux. Récemment, un âne a été mordu à Hassi Bounif. Laissé sans soin, il avait développé les symptômes de la maladie avant de mourir sans que la bête responsable ne soit retrouvée. Le problème qui se pose aujourd'hui est qu'il existe trop de chiens errants dans les villes de l'Ouest du pays. Des gardiens de parking, des fellahs et même des citoyens élèvent des chiens avant d'en perdre le contrôle. Perdues dans la nature, ces bêtes, affamées, deviennent féroces et s'attaquant à tout ce qui bouge pour se nourrir. Dans la localité de Zahana, il a été décidé de frapper d'une amende de 1000 dinars le propriétaire de toute bête retrouvée errante ou affamée (?!).