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WikiLeaks rattrapé par le système
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 12 - 2010

WikiLeaks voulait une transparence totale dans la gestion des affaires du monde. Il s'est retrouvé partenaire, ou otage, des instruments les plus crédibles du système.
Aucune affaire révélée jusque-là par WikiLeaks ne risque de bouleverser le monde. Par contre, les journaux se sont délectés de détails souvent croustillants, parfois gênants ou humiliants pour certains pays et leurs dirigeants. Et chacun y est allé de sa recherche personnelle, essayant de dénicher comment les Américains parlaient, entre eux, de son pays, quelles appréciations ils avaient de ses dirigeants, et comment ils voyaient l'avenir de son pays.
Pour le cas de l'Algérie, ces questions se résumaient à quelques traits caricaturaux de la vie politique du pays : qu'en est-il du président Abdelaziz Bouteflika et de sa santé, quels rapports entretient-il avec l'appareil sécuritaire et de défense, et quel est le successeur le plus probable au chef de l'Etat aux yeux des Américains.
Sur tous ces points, et malgré la curiosité suscitée et la fébrilité qui a accompagné la divulgation des notes confidentielles ou secrètes de la diplomatie américaine, les révélations de WikiLeaks n'ont strictement rien apporté de nouveau en termes d'informations. Elles ont, par contre, donné une certaine consistance à des rumeurs, ajouté un peu de crédit à des analyses en vogue, et donné de la consistance à des hypothèses banales. Ce qui est valable pour l'Algérie l'est aussi pour la plupart des pays arabes, dont aucun ne sort glorifié par ces révélations. A un tel point qu'un journal israélien en a tiré une conclusion qui s'imposait : si WikiLeaks n'existait pas, Israël se devait de l'inventer, tant les révélations rendues publiques jusque-là confortent les thèses, les positions et la politique israélienne.
Les Américains tirent eux aussi un immense avantage de ces révélations. « Voilà votre réalité, voilà la réalité de vos dirigeants ; regardez à quel point vous faibles et dominés, et à quel point vos dirigeants sont fourbes et faux ; et regardez à quel point nous avons agi pour vous protéger, et cacher les tares de vos dirigeants », nous disent les Etats-Unis à travers les révélations de WikiLeaks.
A ce stade, il n'y a plus qu'à trancher, et tirer un trait définitif sur cette affaire : WikiLeaks est devenue une superbe opération de communication américaine. Elle a légitimé la politique des Etats-Unis dans le monde, en la présentant comme une réponse aux doléances du monde entier, face à des dirigeants arrogants, colériques, mégalomanes ou ridicules.
Il reste toutefois à tirer au clair deux détails avant de tirer une conclusion définitive sur WikiLeaks. D'une part, les révélations n'en sont qu'à leur début. Beaucoup reste à découvrir sur les 250.000 notes dévoilées par WikiLeaks. Il faudra des semaines, voire des mois, pour que tout le travail soit effectué, et avoir ainsi une vision complète de cette face cachée de la diplomatie américaine.
D'autre part, il faudra bien admettre que l'opération transparence lancée par WikiLeaks a été détournée par les grands journaux choisis par le site internet pour l'accompagner dans l'analyse des documents dévoilés. Les journaux en question ont fait un tri de ce qu'il fallait rendre public. Ils ont affirmé qu'ils se voulaient « responsables », et ne pas mettre en danger la vie de certaines personnes mentionnées dans les rapports et ne pas mettre en danger les intérêts de leurs pays.
Là est précisément le problème : sur quelle base décide-t-on que telle déclaration d'un chef d'Etat n'est pas dangereuse, alors que telle autre peut menacer la vie d'un homme ? Cette protection concerne-t-elle des hommes de toutes les nationalités, ou bien seulement les ressortissants des pays de la même nationalité que ces journaux ?
Les journaux choisis pour cette opération sont de véritables institutions dans leurs pays respectifs, où ils disposent d'un pouvoir immense. Ils ont choisi d'informer les autorités de leurs pays respectifs pour protéger leurs intérêts et leurs ressortissants. Que font-ils des intérêts des autres pays et de leurs ressortissants ? Pour parler crûment, ils peuvent décider, par exemple, d'occulter une note qui évoque un mercenaire américain ou un agent des services spéciaux britanniques ou israéliens, pour éviter de révéler son identité et l'exposer ainsi à un vrai danger. Mais s'il s'agit d'un agent d'un pays arabe, prendra-t-on les mêmes précautions ? Fera-t-on preuve de la même prudence ?
De manière plus générale, rien dans les notes publiées ne met en cause les intérêts des grands pays occidentaux. Le tri a été fait de manière à ce que l'anecdotique et le sulfureux dominent lorsqu'il s'agit des pays occidentaux et Israël, alors que ce qui est révélé des pays arabes et musulmans concerne les questions les plus graves.
Faut-il dès lors conclure à l'échec de WikiLeaks, du moment que des filtres se sont imposés pour faire le tri dans ses révélations, et imposer une lecture des notes publiées par le site internet, alors que l'objectif de WikiLeaks était précisément d'imposer une transparence absolue dans la gestion des affaires du monde ? WikiLeaks a pris une telle envergure qu'il a été contraint de sous-traiter le travail avec de grands journaux, dont il attendait qu'ils relaient son action. Il s'est retrouvé prisonnier des instruments les plus crédibles du système en place. Qui mieux que le New York Times peut en effet se montrer aussi critique du système en place, tout en constituant un des fondements les plus puissants de ce même système ?


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