Alors le grand centre commercial Al Qods ressemble, promis, quatre ans après son inauguration, à un Titanic en béton sur le chemin du naufrage, de l'autre côté d'Alger, à l'est, le centre commercial et de loisirs de Bab Ezzour, affiche, un peu plus de quatre mois après son inauguration, un taux de fréquentation record et inespéré de plus de 2 millions de visiteurs. Après le rush des premiers jours et du ramadhan, la fréquentation se stabilise à une moyenne de 18.000 visiteurs par jour. Même en faisant la part des flâneurs, nombreux dans une ville où les loisirs (et les lieux de loisirs) sont inexistants, les affaires marchent. La direction du centre a fait ses calculs sur la base de ce qui a été réalisé au cours des quatre premiers et s'attend, pour l'année 2011, à un chiffre d'affaires de 8 milliards de dinars. Et encore, toutes les enseignes ne sont pas encore ouvertes et surtout le multiplex attend une autorisation du ministre de la Culture qui tarde à venir. Mais les choses marchent si bien qu'on envisage une extension du centre de Bab Ezzouar et l'ouverture de centres à Oran, Sétif et Tlemcen. Le chiffre réalisé en Algérie est le même réalisé il y a 8 ans à Genève, avec une moyenne de panier et un pouvoir d'achat différent a déclaré Alain Rolland, président de la SCCA. Le succès, réel, du centre commercial de Bab Ezouar, montre que l'échec, pratiquement consommé du mastodonte d'Al Qods, n'est pas dû à l'inexistence d'une demande, mais à un modèle économique défaillant où la spéculation immobilière semble l'avoir emporté sur la vocation initiale du projet.