Explosions, incendies, étouffements, asphyxies, voire mort, les accidents liés au gaz ne cessent de faire des victimes. La sonnette d'alarme est tirée sur le nombre croissant de ces accidents domestiques qui sont à l'origine de décès et de blessures plus ou moins graves, malgré toutes les campagnes d'information et de prévention organisées par différents organismes. Comme chaque année, l'hiver est une saison où l'utilisation, parfois excessive, des appareils de chauffage et des bonbonnes de gaz est à l'origine de nombreux drames. A Oran, depuis le début de l'année, huit personnes sont mortes suite à des explosions ou des fuites de bouteilles de gaz butane et une trentaine ont été asphyxiées, soit par des émanations de monoxyde de carbone, soit par le gaz de ville. Le dernier drame remonte au premier jour de l'Aid El Adha, à la rue de Mostaganem au centre-ville, lorsqu'une bouteille de gaz butane a provoqué un grave incendie ayant coûté la vie à trois personnes; deux femmes âgées de 69 et 39 ans et un enfant de 3 ans. Trois mois auparavant et plus exactement à la mi-Ramadhan, deux personnes sont mortes dans les mêmes circonstances à Hai Sabah. Selon une source de la direction des Mines, la majorité des accidents a pour origine l'utilisation de bouteilles non conformes où non contrôlées. La pratique commerciale illégale des tenants de locaux d'enfûtage clandestins constitue aussi un facteur de risque. Le problème se pose généralement pour les citoyens qui s'approvisionnent à partir des vendeurs ambulants et non pas les dépôts de Naftal où toutes les bouteilles sont contrôlées et renouvelées après une certaine durée de vie. A cela s'ajoutent l'imprudence, la négligence et le laisser-aller des maîtres et maîtresses de maison, ce qui peut mener droit au sinistre. Selon la protection civile, «ces drames pourraient être évités par de petits réflexes quotidiens. Il s'agit de vérifier, avant de se mettre au lit, que les robinets du gaz soient tous fermés. Cela ne prendra pas une minute et ne nécessitera pas le moindre effort. Il s'agit aussi de vérifier que la maison est suffisamment aérée pendant l'utilisation des appareils de chauffage, car il y a toujours un risque de fuite». Avec la contrefaçon qui prend de l'ampleur partout dans le monde, on ne peut jamais être sûr de la bonne qualité des produits apportés à la maison, notamment certains produits électroménagers fonctionnant au gaz. En effet, le gaz butane est à l'origine de 90 % des brûlures en Algérie, avait indiqué dernièrement le président du Comité national des brûlés et de chirurgie plastique. Parmi les 10.000 victimes de brûlures admises aux hôpitaux, 1.000 nécessitent une hospitalisation, dont 100 décèdent. Les données étiologiques font également ressortir que 30 % des brûlés ont moins de 15 ans et que 15 % ont plus de 65 ans, a noté l'intervenant, ajoutant que 40 % des sujets ont les mains atteintes. Le risque thermique qui est signalé dans 90 % des cas, en plus des accidents électriques (7 %) et chimiques (3 %), est principalement d'ordre domestique, surtout durant les pics de consommation de gaz butane, en hiver ou pendant le Ramadhan. La prise en charge thérapeutique d'un seul grand brûlé revient en moyenne à 1,5 million de dinars.