Ils ne sont ni rares ni anodins mais dramatiques. Les accidents liés au gaz n'entrent en réalité que pour une part faible dans l'ensemble des accidents domestiques. Mais ils ont leur lot de victimes en Algérie. Durant le premier semestre 2007, au moins 41 personnes ont été secourues dans des explosions de gaz qui ont fait 11 morts sur un total de 226 victimes suite à des accidents domestiques. C'est évidemment peu si on compare avec l'hécatombe de la route. Mais c'est énorme au regard des souffrances infligées. Contrairement à la majorité des accidents domestiques qui concernent généralement une seule victime (chute, brûlure, intoxication médicamenteuse, asphyxie…), l'explosion de gaz est un accident domestique majeur. Elle concerne d'emblée toutes les personnes présentes sur le lieu d'origine et fait en général des victimes multiples. Les enfants sont les victimes passives de ces accidents qu'ils subissent avec leurs parents. L'explosion de gaz qui a ravagé une bâtisse hier à Annaba a fait 6 morts dont 3 enfants et 8 blessés. Celui qui s'est produit à Dély Ibrahim au mois de mai dernier avait causé la mort de 3 personnes dont des blessés parmi les enfants. L'explosion de gaz implique rapidement le voisinage du fait des phénomènes qu'elle engendre. On peut être victime d'une explosion alors que sa source ne provient pas de chez soi. Ses conséquences sont particulièrement graves pour les victimes, que ce soit en termes de décès ou de handicaps sévères à long terme. L'explosion, par l'importance des phénomènes qu'elle engendre, touche rapidement les fonctions vitales de l'individu. Les victimes d'explosion sont des victimes polytraumatisées. Outre les brûlures par flammes, les victimes souffrent de blessures diverses comme l'atteinte de l'appareil auditif (surdité) ou de l'appareil pulmonaire. Si les explosions impliquant la destruction d'un bâtiment trouvent leur source dans la rupture de la chaîne de prévention avant compteur (canalisation, travaux sur la voie publique), il n'en demeure pas moins que la plupart des accidents dus au gaz et n'impliquant souvent qu'un logement sont dus à des comportements inadaptés, voire au non-respect de la réglementation de la part des usagers. La cause la plus fréquente des accidents réside dans l'imprudence : les tuyaux de raccordement de cuisinière mal fixés, le robinet d'arrivée de gaz dans la cuisine jamais fermé. Et ce ne sont pas les politiques de prévention qui font défaut. Contacté hier, le chargé de communication de la direction générale de la Protection civile, M. Medjkan, a fait part d'une campagne de prévention et de sensibilisation sur la réglementation de l'usage des tendeurs de gaz. Mais c'est une culture de risque qui n'est pas développée dans notre pays. Même chez ceux qui sont censés inculquer cette culture au citoyen. Des drames auraient pu être évités, si dans certains cas les pouvoirs publics étaient intervenus à temps.