Un navire battant pavillon algérien a été victime, samedi 1er janvier, d'un acte de piraterie perpétré par des ravisseurs somaliens qui l'ont capturé, a annoncé hier la force navale européenne de lutte contre la piraterie dans le Golfe d'Aden (opération Atalante). Selon cette force européenne, ce cargo appelé «Blida» avait été détourné dans l'après-midi, avec à son bord 27 membres d'équipage (des Algériens, des Ukrainiens et des Philippins). L'attaque est survenue à 150 miles nautiques (environ 280 km) au large de la mer d'Oman. A l'heure de l'attaque, le navire était sur son chemin au port Dar es Salaam, en Tanzanie, où il devait livrer sa cargaison de 20.586 tonnes de clinker, un constituant du ciment. Depuis, aucun contact n'a été établi avec l'équipage. Aucun autre détail de l'attaque n'est connu à ce stade. Ce qui est sûr, c'est que c'est la première fois qu'un navire algérien est attaqué par les pirates somaliens. Selon nos informations, avant d'effectuer sa traversée, le navire Blida, vieux d'une trentaine d'années, a été inscrit au Centre de sécurité maritime MSC (HOA) (Maritime Security Center - Corne de l'Afrique). Une force européenne anti-piraterie (Atalante) est déployée depuis deux ans dans cette région dangereuse. Les eaux yéménites et somaliennes de cette région sont souvent affectées par la piraterie. Selon un décompte de la force navale européenne anti-piraterie, les pirates somaliens opérant dans l'océan Indien détiennent actuellement 28 navires et 654 membres d'équipages en otage. De son côté, l'organisme britannique UKMTO, qui coordonne les mouvements de tous les bateaux marchands dans cette zone périlleuse, n'a établi aucun rapport de cet acte de piraterie qui a ciblé le vraquier Blida. Les patrouilles de l'UKMTO opèrent principalement dans le Golfe d'Aden et au large de la Somalie, mais peuvent intervenir n'importe où dans la zone mais aucune garantie de sécurité n'est fournie. A ce jour, environ 107 marins philippins restent entre les mains des pirates somaliens à bord de neuf navires. Le gouvernement philippin ne négocie pas et ne verse pas de rançons pour les pirates, mais donne à des propriétaires de bateau «carte blanche» pour négocier pour obtenir la libération des marins philippins enlevés. Par le passé, des rançons se chiffrant à plusieurs millions de dollars ont été versées par des propriétaires de bateau aux pirates somaliens en échange de la libération des marins enlevés et des navires détournés. Plus de 700 personnes condamnées ou poursuivies pour acte de piraterie dans les eaux somaliennes sont actuellement détenues dans une dizaine de pays, la moitié d'entre eux est emprisonnée en Somalie. Il est enfin à noter que la législation algérienne ne permet pas de lancer des procédures contre des pirates sévissant contre des navires algériens à l'étranger. Elle n'offre pas non plus une plus grande liberté d'action aux forces navales algériennes lors d'interventions en haute mer. La loi algérienne ne permet pas d'arrêter et de déférer des pirates devant les juridictions algériennes. La législation algérienne ne reconnaît pas aux tribunaux algériens une compétence pour juger des actes de piraterie commis hors des eaux algériennes quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes, lorsque les pirates sont appréhendés par des forces algériennes.