L'association des boulangers de la wilaya d'Oran a tenu hier un point de presse consacré notamment à la situation du circuit de distribution de la farine panifiable ainsi que les effets des dernières augmentations de certains intrants sur leur marge bénéficiaire. Sur le premier volet, le président de l'association a fait savoir que lors d'une réunion interprofessionnelle tenue jeudi dernier et qui a regroupé des représentants de l'OAIC, les CCLS, les meuniers, ainsi que les boulangers, sous la coupe de la direction du commerce, il a été décidé la signature de conventions entre les producteurs et les boulangers afin de garantir un approvisionnement régulier. Le même représentant a été affirmatif pour annoncer que vu les capacités de production largement suffisantes de la farine panifiable, les risques de pénurie sont inexistants. Par les chiffres, l'intervenant a précisé que quotidiennement 16.000 quintaux de blé tendre sont livrés par l'OAIC et les CCLS aux 38 minoteries qui produisent 12.000 quintaux de farine, alors que les besoins officiels sont estimés à uniquement 6.000 pour les boulangers légaux, c'est-à-dire ceux inscrits auprès du registre du commerce ou à la chambre de l'artisanat. En clair, 6.000 qx sont livrés aux grossistes et ce sont eux qui jouent sur les prix en les augmentant injustement. Ceci étant, ce sont les boulangers activant au noir qui s'approvisionnent auprès des grossistes de même que ceux qui, sous peine d'être imposés, se rabattent sur l'achat de la matière première auprès de ces commerçants. Concernant la marge bénéficiaire fixée par un décret datant de 1996, le représentant des boulangers estime que cette disposition est révolue au vu de la cherté de l'ensemble des intrants ainsi que les charges patronales. «La seule subvention de la farine ne suffit pas afin de garantir une marge bénéficiaire du boulanger », a-t-il souligné, et en guise de solution il a été question de la réunion interprofessionnelle d'entrevoir la possibilité d'accorder des ristournes à chaque opération d'achat de la farine panifiable. Les dernières augmentations des intrants font qu'aujourd'hui, le prix de revient d'une baguette produite selon les normes atteint facilement les 12 DA. Par conséquent, devait affirmer le représentant de la corporation, la subvention est également supportée par les boulangers au profit du consommateur et que celle de l'Etat devient caduque.