La grève des deux jours entamée, hier, par les paramédicaux affiliés au syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a été suivie, selon le premier responsable de ce syndicat, à 91%. Ghachi a expliqué que cette action de deux jours, annonciatrice de la grève illimitée à partir du 8 du mois en cours, a fait le plein dans plusieurs wilayas ; notamment Alger, Tizi Ouzou et Bejaïa. Le même responsable a rappelé que cette action, exigée par la base syndicale le 27 janvier dernier, avant l'entame de la grève illimitée, est un avertissement à la tutelle afin de présenter aux grévistes des mesures concrètes concernant la promulgation du statut particulier, qui selon lui, butte à une résistance de la part de certains milieux hostiles à un texte qui reflète les véritables aspirations de cette corporation. Pour la wilaya d'Oran, la grève a été suivie, selon Mme Boudaoui, la coordinatrice, dans quatre établissements à savoir les EHS de pédiatrie de Canastel et d'ophtalmologie, l'EPSP d'Es Senia et enfin le CHU, où les paramédicaux affiliés au SAP ont tenu un sit-in. A Alger, durant la matinée d'hier, les paramédicaux exerçant au CHU Mustapha ont observé un sit-in et une marche à l'intérieur de l'établissement. « Une forme de protestation qu'ils poursuivront aujourd'hui », disent les concernés. Cette montée au créneau des paramédicaux, rappelons-le, intervient après la sortie du ministre de la Santé il y a quelques jours où il affirmait avoir réglé la question des statuts particuliers concernant l'ensemble des intervenants dans la santé dont le personnel du paramédical. Les paramédicaux s'élèvent également contre le fait que leur organisation syndicale n'a pas été appelée par la tutelle pour être informée de la soi-disant adoption du statut (déposé en fin 2010). « Nous l'avons appris comme tout le monde par la télévision », disent-ils. Les paramédicaux persistent à revendiquer l'adoption d'un statut particulier et réclament la réintégration dans leur poste de travail les syndicalistes suspendus. A Constantine, le personnel paramédical du CHU, affilié au syndicat national des paramédicaux (SAP), a déclenché un arrêt de travail qui a duré de 9h à midi. Selon le responsable de la communication de cet établissement hospitalier, ce débrayage a été suivi par une centaine d'agents appartenant à ce corps. Jointe hier, Mme Khélifi, coordinatrice du SAP au niveau de la région Est, a affirmé « que le débrayage a été déclenché pour suivre le mouvement de grève enclenché par son syndicat au niveau national, pour exiger la promulgation d'urgence du statut particulier des paramédicaux. Et si nos revendications n'aboutissent pas rapidement, il y aura un durcissement du mouvement qui va se traduire par un autre arrêt de travail prévu demain, mercredi, au niveau de toutes les structures médicales de la wilaya, et une grève illimitée qui sera déclenchée à compter du 8 février prochain », a averti cette responsable syndicale. Au sujet de l'ampleur de ce mouvement, Mme Khélifi indique que le SAP compte 3000 adhérents dans la wilaya de Constantine et le débrayage a été observé par 98 % des agents paramédicaux qui exercent au niveau du CHUC. Selon ses déclarations, ces derniers ont assuré le service minimum exigé par la loi. Mais le responsable du CHU a répondu par le biais du chargé de la cellule de la communication, M. Kaabouche, a affirmé que dans certaines structures de services comme le centre anticancéreux (CAC), le service minimum n'a pas été assuré. Rappelons enfin qu'on dénombre pas moins de 120 000 paramédicaux exerçant au niveau de 17 spécialités du secteur public.