Le président de la Ligue algérienne de des droits de l'Homme (LADDH) a déclaré hier qu'il ne prendra pas part à la marche de la coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) prévue le 12 février à Alger. Maître Zahouane avance comme raison l'incapacité des acteurs de la CNCD à s'entendre sur les revendications de cette action. La Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) de Hocine Zahouane a organisé, hier en son siège à Alger, une conférence de presse sur la thématique : révolution et contre révolution dans le monde arabe. Le conférencier fait de prime abord le constat que les masses dans le monde arabe exigent les moyens de vivre au moment où les régimes en place sont dans l'incapacité d'apporter des réponses à leurs demandes». La politique de «la carotte et du bâton ne paye plus» et le gouvernants doivent se rendre à l'évidence de se mettre à l'écoute du citoyen. Zahouane, mettra en avant autant que le droit à la vie, le droit à la subsistance. Le chômage, pour lui, est la cause du désespoir de la jeunesse et «c'est pour cela qu'il est urgent pour nous, dans notre pays que le gouvernement se débrouille» pour répondre à la demande pressante d'emploi. La ligue qu'il préside a déjà rédigé un mémorandum pour sortir de la situation. Selon Zehouane, trois à quatre années devraient suffire à doter ces demandeurs d'emploi d'une formation et d'un savoir-faire, d'un travail et d'un logement avant que cela ne soit trop tard. Il soutient que les moyens existent et qu'il suffit de s'y mettre. Et de revenir ensuite sur «le démantèlement» du secteur économique qui a commencé par le secteur public puis a atteint le secteur privé, au point que «tous les produits qui sont sur le marché nous viennent de l'étranger», regrette-t-il. Le conférencier est ensuite passé à ce qu'il appelle le «blocage institutionnel». Il faut, selon lui, une réforme constitutionnelle qui garantira la stabilité des institutions «qui passent de génération en génération avec un président qui aura pour rôle seulement d'incarner la souveraineté de la nation». La LADDH, selon Zahouane, est prête pour lancer un débat sur l'élaboration d'une «constitution cadre» qui garantirait de vraies élections d'où découlera une assemblée représentative devant laquelle le gouvernement sera comptable des ses actes. La ligue suggère également l'introduction dans cette constitution de la clause dite de «législature» qui prémunirait du vide gouvernemental en cas de sa destitution par l'assemblée. Ce qui assurerait, selon lui, un fonctionnement régulier et stable du gouvernement. Sur ce même chapitre l'orateur prône aussi la création d'un dispositif de veille sur la constitution. Même si l'on n'est encore pas à ce stade, la ligue de Zahouane appelle, néanmoins, à anticiper sur les réformes économiques et de garantir un standard minimum, de prendre de mesures sociales en faveur de la population. Pour Zahouane «nous croyons que c'est ici que résident les solutions pour notre pays», pour sortir de la «cryogénie» ou crises successives à l'origine du blocage. Par ailleurs le président de la LADDH ne voit pas «l'utilité» de s'associer à la marche du 12 février prochain dont les organisateurs n'arrivent pas à définir leurs revendications. En tous cas Hocine Zahouane «ne marchera pas». Qualifiant l'état d'urgence d'illégal, le conférencier, dit ne pas voir ce que peut apporter cette marche pour changer le cours des choses.