«La situation des droits de l'homme en Algérie est catastrophique, le laisser-aller de la part des responsables a fait que la réalité est devenue effrayante et même surprenante.»C'est ce qu'a déclaré, hier, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, maître Hocine Zahouane. Dans une conférence de presse animée, hier, au siège de la Ligue, maître Zahouane a ajouté que les droits sociaux, économiques et culturels sont bafoués dans notre pays. Pour preuve, il citera certains phénomènes qui rongent notre société tels que le logement, la harga, la discrimination à l'égard des femmes, l'expulsion des familles surtout en ce mois sacré de ramadan sans oublier le problème épineux relatif aux erreurs médicales commises par certains spécialistes. La question que se pose le conférencier est celle de savoir pourquoi l'Algérie en est arrivée à ce stade ? Selon le bilan réalisé par la Laddh, il est indispensable que le gouvernement algérien auquel incombe le devoir de promouvoir ces droits dresse un plan afin de juguler certains maux sociaux, d'analyser le pourquoi des choses pour ne pas rester au stade des constats et ce, afin de garantir aux citoyens le droit à l'éducation, au travail, au logement et à la santé. Dans un autre volet, le président de la Laddh a accusé le FFS d'une accointance soutenue avec la Fidh pour, à défaut de contrôler, briser la Laddh. Il a accusé également le parti d'Aït Ahmed d'être en contact avec des réseaux d'intérêts à l'extérieur pour casser la ligue. Cela remonte, selon ses dires, au congrès de la Laddh à Boumerdès les 22 et 23 septembre 2005 quand, à la stupeur générale, il fut découvert un plan d'une chefferie politique, le FFS, qui visait à s'emparer de la direction de l'organisation et à casser le congrès. Un séminaire a été organisé parallèlement avec la fondation Jean-Jaurès à une centaine de mètres de l'hôtel Soummam où se déroulaient les travaux de la ligue. Cette manœuvre n'a pas abouti et Hocine Zahouane a été placé à la tête de la ligue. Depuis, les relations sont gelées avec le FFS. Maître Zahouane a soutenu qu'Aït Ahmed était intéressé, à l'époque, par une candidature à la magistrature suprême et lui avait demandé de l'aider dans sa campagne électorale. «Mon refus a refroidi notre relation jusque-là bonne.» «Il se trouve aujourd'hui que le FFS ne désarme pas», a-t-il ajouté. Plus loin, il évoquera Mustapha Bouchachi, «ce dernier se réclame président de la Laddh, mais il ne peut se détacher de la vision partisane FFS». «Cet homme n'est qu'un conseiller d'Aït Ahmed, il a été convoqué récemment en Suisse par ce dernier.»