Les travailleurs de la SOMIK, société de maintenance industrielle de Skikda (SOMIK), ont maintenu jeudi, leur vaste mouvement de grève, initié mercredi après un bref sit-in tenu la veille et durant lequel ils ont exprimé un certain nombre de revendications socio professionnelles, assorties de l'exigence du départ du P-DG et de six proches collaborateurs. La plateforme de revendications visée par la section syndicale UGTA de la SOMIK, adressée au P-DG de Sonatrach, porte sur l'intégration de la SOMIK à la société mère Sonatrach, au même titre que les autres entreprises implantées dans la zone industrielle. De même qu'elle porte sur la régularisation des contrats de travail tant pour ceux arrivés à expiration que pour ceux encore en cours de validité, l'arrêt des licenciements et la réintégration des travailleurs suspendus, le règlement des droits des travailleurs en suspens, l'intégration à la société des travailleurs activant dans le cadre de l'insertion professionnelle. Par ailleurs, ils exigent de dépêcher une commission d'enquête pour demander des comptes aux responsables et l'éradication de la bureaucratie dans les promotions des travailleurs. Malgré la tentative de conciliation, menée conjointement par l'inspection du Travail et le responsable de l'UGTA de la wilaya, les travailleurs n'ont pas voulu reculer, particulièrement sur le départ du P-DG. Le responsable de l'inspection du Travail, au sortir de la rencontre avec les travailleurs, estime déraisonnable cette revendication sachant que l'entreprise traverse une crise financière que n'importe quel autre responsable ne pourra régler et que le maintien de la position des travailleurs entraînera sûrement l'aggravation de la situation de la SOMIK. Cet avis est d'ailleurs partagé par le secrétaire de l'Union de wilaya UGTA qui juge que même si les revendications socio professionnelles paraissent légitimes et peuvent trouver une issue, il n'en demeure pas moins que la réclamation du départ du directeur et de son staff paraît irréaliste. Toujours est-il que de l'avis de certains travailleurs qui nous ont contactés, la coupe est pleine et la pression exercée par le mode de gestion en vigueur à la SOMIK est selon eux, devenu intenable. «Jugez-en. On soumet les travailleurs à une sorte de torture jouant sur la durée du contrat qui devient extensible en fonction de la personne; plus celle-ci est soumise plus son contrat s'allonge, pour les autres sa durée n'excède guère un mois qui n'est en réalité qu'un délai d'observation du travailleur ». D'autres travailleurs nous ont lancé «venez voir par vous-même et vérifiez qu'il n'y a aucun débordement dans notre mouvement malgré les tentatives de division qui ont eu lieu ce jour (jeudi dernier NDLR) où l'on n'a pas dépêché le transport du personnel pour nous obliger à nous débrouiller par nous-mêmes, de rejoindre la SOMIK». Actuellement la grève se poursuit et les travailleurs ont décidé de maintenir une veille à la SOMIK, durant le week-end, «afin d'empêcher toute tentative d'entrée, aux responsables de la SOMIK», ont-ils souligné.