La rencontre entre des représentants des deux ministères de tutelle, en l'occurrence celui de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur, et les délégués des médecins résidents qui a suivi l'installation des trois commissions annoncées par le ministre, s'est achevée sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise. Devant cette situation, le collectif autonome des médecins résidents s'est réuni jusqu'à une heure tardive de la nuit de lundi à mardi afin de discuter des suites à donner à leur mouvement de protestation qui entame son second mois. Dans un communiqué rendu public par le collectif, ce dernier explique que les délégués qui devaient participer aux travaux des trois commissions « se sont retirés de ces entités en raison de l'absence de prérogatives de ces dernières à prendre en charge nos revendications socioprofessionnelles et pédagogiques ». A cet effet, ajoute le communiqué, « le collectif appelle à un sit-in national au siège de la Présidence à Alger, aujourd'hui à midi. Ce sit-in, selon ses organisateurs, a pour objectif d'interpeller les hautes autorités de l'Etat en vue de débloquer la situation actuelle qui ne trouvera aucune solution au niveau des ministères de tutelle ». Devant l'impasse, les grévistes ont organisé plusieurs rassemblements au niveau de plusieurs établissements hospitaliers du pays à l'instar de celui de l'établissement hospitalier universitaire du 1er Novembre 1954 d'Oran (EHU) où près d'un millier de médecins résidents, de médecine, chirurgie dentaire et pharmacie, ont tenu un sit-in décidé dans le cadre du durcissement de leur mouvement. Toutefois et selon des membres du comité des résidents en sciences médicales d'Oran, la direction de l'EHU a tenté d'interdire la tenue de ce rassemblement, et ce conformément à une note du secrétaire général du ministère de la Santé adressée à tous les chefs d'établissements hospitaliers leur demandant de « veiller à la quiétude des malades et de leur prise en charge et de prendre toutes les mesures nécessaires, par les moyens que vous jugez utiles, au rétablissement de l'ordre public au sein de votre structure ». Pour les grévistes, cette démarche est un dérapage de la part du ministère étant donné que, d'un côté, ils sont tenus d'assurer le service minimum, les gardes médicales, ainsi que les consultations en présence de leur encadrement et, de l'autre, on leur interdit l'entrée au sein des établissements hospitaliers, sachant que la grève, rappellent-ils, est un droit constitutionnel. Interrogée sur d'éventuels impacts sur la prise en charge des malades, notre source précise que des perturbations sont observées au niveau de certains services et si cette mesure n'est pas annulée, d'autres perturbations pourront suivre. A Alger, hier au CHU Mustapha, les résidents ne semblent pas vouloir reculer et décident de la poursuite de leur grève. Rassemblés au centre de l'hôpital, les grévistes ont soutenu la proposition de continuer à «poursuivre la grève» après que les «négociations» avec le ministère de la Santé la semaine dernière eurent échoué. Négociation dans l'impasse ? Oui, répondra cet interlocuteur, d'autant que la revendication principale des résidents, à savoir la «suppression» de l'obligation du service civil, semble être inscrite aux «calendes grecques» par le ministère de la Santé et n'emballe pas les responsables de la tutelle. Ces derniers considèrent, en effet, qu'il n'est pas de leur ressort de se prononcer sur une question qui les dépasse.