La ville de Tlemcen, capitale des Zianides, offre progressivement un nouveau visage en plein remodelage, à cinq jours du coup d'envoi officiel de la grandiose manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011», prévu le 16 avril et qui coïncide avec la célébration de «Youm El-Ilm». Des travaux de réhabilitation et d'embellissement sont observés sur les principales artères, ronds-points et places publiques de la «perle du Maghreb». Des changements sont également enregistrés sur la route reliant l'aéroport «Messali Hadj» de Zenata à la ville de Tlemcen. Les drapeaux flottent de part et d'autre de la voie à peine asphaltée. La même image est admirée sur le plateau de Lalla Setti qui domine la ville à plus de 1000 m d'altitude où un chapiteau (Kheïma) géant d'un coût de 4 millions d'euros et pouvant accueillir plus de 3000 personnes a été érigé près du nouveau hôtel «Renaissance», le choix de terrain de ce nouvel établissement au design arabo-mauresque de l'une des plus grandes chaînes hôtelières «Mariott» de 204 chambres et suites luxueuses, a suscité, rappelons-le, de nombreuses interrogations de la part des Tlemceniens qui ont préféré garder l'ex-manège pour la distraction de leurs enfants à cet endroit. L'association pour la sauvegarde et la protection de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (ASPEWIT) n'a cessé, quant à elle de crier contre la systématisation de l'urbanisation de cet endroit naturel qui fait partie du parc naturel de Tlemcen. De même, l'implantation du théâtre de Verdure à proximité d'une station d'essence de NAFTAL à Koudia, a été entièrement désapprouvée par les habitants de Tlemcen. En chantier à ciel ouvert, Tlemcen a mené une course contre la montre pour achever les infrastructures (une vingtaine) devant faire l'objet de la visite du président de la République. Mais seuls le palais de la culture, l'aéroport de Zénata et la nouvelle cour de Tlemcen sont prêts à l'inauguration. Les autres projets censés donner un véritable coup de fouet au mouvement culturel local n'ont finalement pas été achevés pour ce rendez-vous qui devrait selon les organisateurs revitaliser la mémoire, l'histoire et tout l'héritage culturel et civilisationnel de cette ancienne ville, jadis capitale du Maghreb. Ainsi, malgré une enveloppe financière estimée à des milliards de dinars, l'objectif de garantir les meilleures conditions de succès à cet important évènement culturel qui verra la participation de près de 50 pays membres de l'organisation islamique de l'éducation et de la culture (ISESCO), n'a pas été atteint. Ce qui constitue, selon des interlocuteurs, un véritable gâchis!