En cette fin de semaine, le climat social s'est brusquement dégradé sur le site du chantier du Transrhumel et la menace de grève annoncée, pour dimanche 22 mai, par la section syndicale, se précise. En effet, les partenaires sociaux, le syndicat et la société brésilienne Andrade Guteriez (AD), chargée de la direction du chantier, ne sont pas parvenus à un accord sur l'application de la convention collective qu'ils ont pourtant signée et, surtout, sur le projet de licenciement d'une centaine de travailleurs activant au chantier du quartier du Bardo. Ces points de désaccord ont conduit les représentants des travailleurs à déposer un préavis de grève, le 12 mai dernier, document dont nous détenons une copie, et dans lequel ils déclarent n'avoir «enregistré aucune suite favorable de la part des gestionnaires pour régulariser la situation des travailleurs sur les plans social et organisationnel. Bien au contraire, nous constatons que la situation se dégrade de jour en jour, notamment par la suspension de nos meilleurs travailleurs». Le communiqué du syndicat fait allusion à la révocation de 7 travailleurs dont les contrats sont arrivés à terme. Pour plus d'informations, et dans l'impossibilité de joindre les responsables de la firme brésilienne, nous avons contacté hier M. Bilami Hamza, secrétaire de l'Union territoriale ouest de l'UGTA, chargé des conflits sociaux, qui nous a informé que, lui et ses collaborateurs, se sont réunis dimanche dernier avec le directeur de la société brésilienne et son responsable financier pour essayer d'écarter la menace de grève, et ce, par le réglement des points de discorde entre les deux partenaires. «Nous sommes arrivés à convaincre les responsables de cette société de surseoir à leur décision de réduction des effectifs. Le directeur nous a promis qu'il prendrait langue avec les représentants des travailleurs dès son retour d'Alger prévu pour hier mardi, afin de discuter, à la fois, de l'application de la convention collective et du cas des 7 travailleurs en fin de contrat qui ont été libérés», nous a affirmé ce syndicaliste. Ce dernier a expliqué que les responsables de AD ont évoqué certaines difficultés qu'ils rencontrent pour faire avancer le chantier du Transrhumel. Ils se sont plaints du fait, a-t-il dit, que la levée des contraintes se trouvant sur le parcours du pont Transrhumel (suppression des kiosques d'essence et autorisation d'intervenir sue le terrain Tannoudji) n'ait pas encore été réglée par l'administration. Ceci a donc provoqué de la sorte un chômage technique. Par ailleurs un problème est soulevé concernant la pose des pieux dont l'étude technique va être revue totalement par le bureau d'étude concerné. Ce sont les principales contraintes qui les ont obligés à envisager le licenciement de 50 % de l'effectif des ouvriers algériens sur ce chantier qui en compte 200. M. Bilami a estimé que c'est cette perspective de voir une centaine de leurs camarades réduits au chômage qui a soulevé la colère des travailleurs et les a poussés à envisager l'option de la grève illimitée et a poussé l'union territoriale ouest à intervenir dans le conflit qui a surgi. Contacté aussi hier à 15h, M. Bendjemâa Abdelghani, secrétaire général de la section syndicale du chantier du Transrhumel, nous a confirmé, de vive voix, le mot d'ordre de grève que son syndicat vient de lancer pour le dimanche 22 mai.