La contrefaçon s'est amplifiée dans notre pays durant ces dernières années et a acquis une importance non négligeable dans le commerce national à la faveur de la mondialisation. Lors d'un point de presse tenu avant-hier à l'hôtel Renaissance-Mariott, à l'occasion de l'ouverture de la cinquième conférence nationale des cadres des douanes, le directeur général des Douanes algériennes, M. Abdou Bouderbala, a évoqué les inquiétudes de son secteur sur cette pratique frauduleuse, l'ampleur du phénomène et les préjudices subis. «Le problème est grave. Le phénomène touche tous les secteurs. Traditionnellement limitée au secteur du luxe (textile et maroquinerie), elle sévit à présent dans les produits de consommation courante. En fait, tous les secteurs de l'activité économique sont touchés : jouets, médicaments, pièces détachées, automobile, électroménager, informatique, monnaie », a notamment souligné le DG des Douanes. Un vrai casse-tête pour les douanes qui «s'engagent encore plus dans la lutte contre la contrefaçon et la piraterie». Il faut également, ajoutera-t-il, une vigilance accrue au niveau des frontières où des produits contrefaits sont saisis quotidiennement en provenance de différents pays à destination de l'Algérie, cible privilégiée. Pour le DG des Douanes algériennes, la contrefaçon est devenue en quelques années une véritable industrie de masse équipée d'usines ultramodernes, empruntant sans arrêt de nouveaux circuits pour échapper au contrôle douanier et de la justice. Les contrefacteurs ne sont plus seulement des artisans, ce sont aussi des professionnels à la tête de réseaux internationaux. Il faut noter dans ce cadre les efforts consentis par la Direction régionale des Douanes de Tlemcen durant ces dernières années dans la lutte contre la fraude aux frontières terrestres et maritimes pour protéger l'économie nationale. Par ailleurs, M. Abdou Bouderbala a réitéré la volonté de l'administration douanière d'instaurer un plan de modernisation de cette administration pour contrôler le flux, lutter contre l'informel et le fléau de la contrebande, encadrer le commerce extérieur et rivaliser avec d'autres administrations. «La nouvelle stratégie de modernisation douanière vise cinq axes essentiels : la promotion du partenariat douane/entreprise, la sécurisation des recettes douanières, la technique douanière et les contrôles, l'adaptation du code des douanes et la lutte contre la fraude et la contrebande», a-t-il expliqué. Sur le plan du renforcement des effectifs, il est question, dans le cadre de ce programme de modernisation de la douane, de recruter et de former environ 5.000 agents. A noter que cette conférence, qui prendra fin aujourd'hui, a regroupé pas moins de 250 cadres, parmi lesquels de hauts cadres de la Direction générale des Douanes algériennes.