En dépit du fait que la date de l'évacuation des commerces informels du centre-ville de Constantine et notamment ceux de la rue Didouche Mourad, n'a pas été fixée ou du moins rendue publique, plusieurs sources ont annoncé que cette éventualité est imminente, ajoutant toutefois que la date précise d'évacuation reste tributaire du taux d'avancement des travaux d'aménagement du site devant recevoir cette catégorie de commerçants. Rappelons que ce site est implanté sur une aire totalisant 12.000 m² au niveau du quartier du Polygone, à proximité de l'ancien Souk El-Fellah. Aussi, pour se rendre compte de visu de l'avancement des travaux et prendre les décisions qui s'imposent, les membres de la commission sectorielle de wilaya qui a été chargée du dossier par le wali se sont déplacés lundi dernier sur le terrain. Le directeur de wilaya du commerce, M. Boularak, rappelant le travail de recensement des commerçants informels fait par la commission de wilaya en application des recommandations contenues dans la circulaire interministérielle émise par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui du Commerce, a déclaré hier à la radio régionale de Constantine que «cette instance a dénombré 2.200 opérateurs informels activant sur les places et ruelles publiques de la ville. Dans les autres communes de la wilaya, ce nombre, a-t-il indiqué, dépasse les 1.800». Le directeur du commerce a rappelé encore que le wali avait décidé l'aménagement d'un site pour abriter les activités de ces commerçants, lequel doit comporter toutes les commodités nécessaires allant de la sécurité des lieux à l'AEP en passant par l'éclairage public et le parking de véhicules. Selon M. Boularak, «les travaux ont coûté environ 6 milliards de centimes». Ce responsable a révélé ensuite que l'opération de triage a permis d'écarter 400 indus commerçants qui se sont inscrits comme marchands informels, alors que le contrôle opéré au niveau national a montré que «ces derniers ont des activités commerciales parallèles, des dossiers déposés au niveau de l'Ansej, de la Cnac, de l'Angem, etc.». Il conclura son intervention en disant que la liste officielle des opérateurs dans le commerce informel qui seront concernés par l'opération de délocalisation sera arrêtée au niveau de la wilaya. Pour sa part, M. Hidouche, représentant de la direction de l'urbanisme, a déclaré sur les mêmes ondes que ce site a bénéficié d'un réseau complet d'éclairage public couvrant une surface de 1,5 hectare qui a coûté 15 millions de dinars et d'un autre réseau de voies qui a coûté, lui, la bagatelle de 45 millions de dinars. A signaler que lors de leurs interventions respectives, les responsables concernés n'ont fait aucune allusion à la date d'évacuation des commerçants informels du centre-ville, alors que les nombreux commerçants réguliers et beaucoup de citoyens attendent avec impatience cette éventualité.