La direction des Affaires religieuses a organisé avant-hier le premier colloque national sur les œuvres de Cheikh Hamani à la salle de conférences de la cité administrative en présence du ministre des Affaires religieuses en visite dans la wilaya de Jijel. En effet, ce colloque avait comme objectif de faire la lumière sur les œuvres de l'une de figures de proue du mouvement religieux en Algérie, en l'occurrence Cheikh Hamani et ses contributions dans la vie intellectuelle nationale. Il convient de signaler que cette manifestation scientifique animée par des spécialistes en la matière est survenue au moment où le débat sur les fetwas fait rage, notamment avec la propagation des idées et doctrines religieuses extrémistes, telle El Salafaya qui, de l'avis même de Bouabdellah Ghlamallah, représente un sérieux danger pour la question religieuse en Algérie qui demeure au centre d'enjeux. Le programme du premier colloque sur les œuvres de Cheikh Hamani comporte un certain nombre de communications présentées par des universitaires, ayant trait au parcours de cette figure emblématique et ses différentes œuvres dans le domaine de la Fetwa. Selon un document élaboré par la direction des Affaires religieuses, Cheikh Hamani est né le 06 septembre 1915 au douar de Aziar dans la région de Tamenjar, relevant de la commune d'el Ancer. Le défunt est issu d'une famille conservatrice. Cheikh Hamani a étudié dans une école coranique sous la houlette de Med Larbi Bouden et Youcef Mokhtar Hamani avant d'étudier à Constatine et rejoindre la Zaouïa El Teibia et Aïssaouia. Après un passage dans la ville de Constantine, il a poursuivi son cursus à Tunis pendant dix ans où il a milité au sein des étudiants algériens. Il était également un élément actif de l'association des Oulémas Musulmans Algériens, qui a joué un rôle de première importance dans la lutte contre le colonialisme français. Suite à cela, il a été arrêté par l'administration coloniale le 11 août 1957 et condamné à 15 ans de prison ferme. Libéré après l'indépendance, il occupa plusieurs fonctions dont, entre autres, directeur de l'institut Abdelhamid Ben Badis à Constantine, inspecteur général de l'enseignement arabe, président du Haut conseil islamique. En marge de ce colloque, le ministre des Affaires religieuses a improvisé un point de presse au cours duquel il a répondu à un certain nombre de questions touchant son secteur. Interrogé par nos soins sur la prolifération de certaines doctrines et courants extrémistes, le premier responsable dudit secteur a souligné que la nature a horreur du vide et que le pays a souffert de ces tendances qui ont, selon lui, tiré profit de cette vacance et elles ont causé des dégâts durant la décennie écoulée. Pour cela, a-t-il tenu à ajouter, les pouvoirs publics sont décidés pour remplir ce vide dévastateur en organisant ce genre de caravanes qui vont sillonner plusieurs régions du pays pour sensibiliser les gens et mieux encadrer les acteurs du secteur. Il a estimé en outre que son département prévoit aussi des actions et démarches visant une mise à niveau de la formation des imams et leur assurer un meilleur encadrement humain et pédagogique. Une arme pour contrecarrer les dangers des prédateurs de la Salafaya grassement financés par le Wahhabisme qui essaie de se baser sur le monde arabe à travers certains relais locaux.