Dominique Strauss-Kahn, ex-DG du FMI, pourra ne pas attendre la prochaine audience, prévue le 18 juillet, pour bénéficier d'un abandon total des charges. Le New York Post cite un enquêteur qui affirme que cet abandon des charges - agression sexuelle et viol - est désormais une «certitude» car le dossier n'est pas «soutenable». Le retournement de situation est total. La crédibilité de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui a accusé DSK de viol, est tellement entachée que nous ne «sommes pas en mesure de soutenir l'affaire», a déclaré une source du bureau du procureur. Ce sont ses mensonges sur son passé et ses relations avec des gens qui ont maille avec la justice qui la discréditent au point que «rien de ce qui sortira de sa bouche» ne peut être cru. La source en question estime que la situation est regrettable car «nous ne saurons jamais ce qui est arrivé dans cette chambre d'hôtel», a dit l'enquêteur au New York Post qui a requis l'anonymat. «Strauss-Kahn a-t-il employé la force ? Y avait-il un crime ? Je pense que jamais nous le saurons». L'ancien DG du FMI n'en sortira pas tout à fait indemne. Les analyses ADN ayant confirmé qu'il y a bien une relation sexuelle, des sources, proches de la défense de DSK, distillent un scénario censé être moins grave. D'après ce scénario, Dominique Strauss-Kahn admettrait avoir engagé avec la femme de chambre une relation sexuelle tarifée au Sofitel et que celle-ci s'est retournée contre lui car il a refusé de la payer. Nature arrogante D'après une source proche des enquêteurs de la défense de Strauss-Kahn, la femme de chambre avait l'habitude d'être rémunérée par les « invités » et quand elle est remontée chercher l'argent dans la suite de l'ancien DG du FMI, elle a été déçue. Pourquoi DSK n'aurait pas accepté de payer le « service » rendu, réponse de l'enquêteur : « sa nature arrogante ». Les enquêteurs de la défense de DSK affirment que Nafissatou Diallo se livrait à des activités de prostitution dans l'hôtel. Des sources du bureau du procureur affirment même que la femme de chambre a continué «à distraire des visiteurs males» même dans la résidence protégée où elle avait été placée. Il est remarquable de noter que le scénario d'un «refus de paiement» d'une relation tarifée provient de la défense de l'ancien DG du FMI. Il semble que cela soit, pour eux, la manière la moins grave de justifier l'existence d'une relation sexuelle déjà confirmée par les analyses ADN. Cela ne donne pas une image glorieuse de Dominique Strauss-Kahn, mais c'est, au plan du risque juridique, beaucoup moins grave qu'une accusation de viol ou d'agression sexuelle. Le FMI qui ne veut pas payer un service rendu, c'est quand même significatif - au moins - d'un état d'esprit. Tristane Banon dépose plainte à Paris Si DSK semble sur le point de s'en tirer d'affaire aux Etats-Unis, il va rester sur la sellette en France. La journaliste Tristane Banon, qui a longtemps hésité, a décidé de déposer plainte mardi contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol. Son avocat a souligné que « Tristane Banon a réellement subi ce dont elle accuse M. Strauss-Kahn, ce qui signifie que le droit, en sa qualité de victime, lui est ouvert et qu'elle exerce ses droits de justiciable en exigeant réparation devant la justice française ». Il précise que « ces faits ne sont pas constitutifs d'une agression sexuelle mais bien d'une tentative de viol, pour lequel le délai de prescription est de dix ans ». La journaliste a déclaré à l'Express ne plus supporter « d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne porte pas plainte. Depuis huit ans, je porte cette histoire seule, j'entends les rumeurs, les mensonges à mon sujet ». « Si le dossier de l'accusation contre M. Strauss-Kahn (à New York) est vide, le nôtre ne l'est pas», avait auparavant assuré Me David Koubbi. Les avocats de DSK ont annoncé «une plainte en dénonciation calomnieuse contre Mme Banon».