De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Les �v�nements s�emballent dans l�affaire DSK et mettent la classe politique fran�aise, droite et gauche confondues, en effervescence. Les hypoth�ses d�un �pi�ge�, de connexions politiques entre l�h�tel Sofitel de New York et des officines dans l�Hexagone (pour certains, m�me d�un possible complot politique) s�invitent dans l�actualit� depuis que les derniers �l�ments du week-end livr�s par la presse new-yorkaise �voquent un possible abandon des charges contre DSK et du proc�s m�me, et ce, avant le 18 juillet prochain, date de sa prochaine comparution. Comme nous l��crivions dans notre �dition du 16 mai, l�affaire DSK �pourrait brouiller toutes les cartes�. Alors que depuis son inculpation pour viol pr�sum� par la justice new-yorkaise, tous les projecteurs �taient braqu�s sur DSK, sur la personnalit� de l�ancien DG du FMI, ses penchants �pervers� et tous ses �travers�, depuis sa lib�ration sur parole vendredi dernier eu �gard au manque de cr�dibilit� de la pr�sum�e victime � Nafissatou Diallo � et malgr� le maintien par le procureur des charges retenues contre lui, c�est cette derni�re qui capte depuis tous les regards et qui se retrouve au centre de toutes les enqu�tes. Elle aurait menti sur presque tout et comment la croire sur l�agression dont elle aurait �t� la victime pr�sum�e ? C�est en tout cas ce que dit maintenant la presse am�ricaine sur la foi des enqu�tes lanc�es par le procureur lui-m�me qui semble, selon cette m�me presse, d�couvrir �une face cach�e� loin de l�image v�hicul�e jusque-l� et qui a amen� ce procureur � d�cider de l�inculpation de DSK et de toutes les mesures de caution, d�assignation � r�sidence, de bracelet �lectronique. Nafissatou Dialllo, cette femme de chambre d�origine guin�enne, aurait menti et chang� de version � maintes reprises : sur les conditions d�obtention, en 2002, de son asile politique (� cause d�un viol subi en Guin�e, puis de mutilations g�nitales dont elle aurait �t� victime) ; sur les conditions aussi de l�agression par DSK, les versions pr�sent�es par l�int�ress�e ont notablement chang�. Les enqu�teurs ont, par ailleurs, et d�s le lendemain de l�accusation de DSK, mis sur �coute Nafissatou qui aurait t�l�phon� � un dealer emprisonn� et �voqu� avec lui �les possibles b�n�fices� qu�elle pourrait tirer de cette affaire affirmant � son interlocuteur �ne t�inqui�te pas, ce type a beaucoup d�argent. Je sais ce que je fais�. La poursuite de l�enqu�te r�v�lera que ce m�me dealer aurait vers� � plusieurs reprises de grosses sommes d�argent dans le compte de Nafissatou qui n�avait pas moins de 100 000 dollars dans son compte. Mieux encore, la pr�sum�e victime, selon le New York Post, aurait eu des activit�s de prostitution dans le Sofitel qui l�employait. Face � cette s�rie de d�couvertes en cascade, le procureur Cyrus Vance Jr est bien oblig� de reconna�tre que l�int�ress�e n�est plus cr�dible et que s�il continuait � poursuivre DSK, c�est son propre devenir qui est en jeu, dans la mesure o� il doit se repr�senter au poste de procureur, un poste �lectif. Beaucoup de commentateurs en France comme aux Etats-Unis consid�rent qu�il va abandonner les charges contre DSK et que ce dernier pourrait b�n�ficier tr�s vite d�un non-lieu, avant le 18 juillet. Les nouveaux faits r�v�l�s comme cette hypoth�se d�abandon des poursuites ont tr�s vite mis le feu aux poudres ici en France. Au sein du PS, le sc�nario d�un retour de DSK dans la course pour les primaires est remis sur le plateau, m�me si le d�p�t des candidatures pour ces primaires est fix� au 13 juillet courant. Martine Aubry, candidate d�clar�e, consid�re que si DSK est innocent� �personne n�osera lui opposer un quelconque calendrier�. Fran�ois Hollande, autre candidat aux primaires socialistes donn� favori par les sondages, dit �n�avoir aucune r�serve par rapport � l�id�e de reporter la date de cl�ture du d�p�t des candidatures� . Les uns comme les autres semblent toutefois quelque peu perturb�s par cette nouvelle donne et pensent qu�il est peu probable que DSK, m�me s�il obtient un non-lieu, soit pr�t psychologiquement � se lancer dans la bataille de la pr�sidentielle. Aujourd�hui, si tout bruisse sur �va-t-il se pr�senter s�il est innocent� ?�, il y a une autre interrogation qui s�exprime et des doutes qui s�installent notamment chez les fid�les de DSK qui �voquent �de possibles connexions politiques dans cette affaire�. L�on s�interroge notamment sur le comportement des dirigeants du groupe Accor (propri�taire du Sofitel) et sur le fait que le service de renseignement de l�Elys�e aurait �t� pr�venu de l�arrestation de DSK vers 23h45, soit une heure apr�s son arrestation. L�interrogation concerne �galement les nombreux tweets �mis tr�s vite par un militant UMP sur l�affaire DSK. M�me en dehors du PS, des doutes s�installent : Fran�ois Bayrou, patron du Modem, n�a pas totalement �cart� la th�se du complot, r�pondant dimanche soir � un journaliste : �Je n�y croyais pas une seconde� aujourd�hui, je ne sais plus.� En attendant, le groupe Accor s�est fendu d�un communiqu� dans lequel il nie formellement toute intervention de ses dirigeants dans l�affaire DSK. Quant � l�Elys�e, aucun communiqu� officiel apr�s ces insinuations de complot, mais une intervention du ministre de l�Int�rieur, Claude Gu�ant, qui reconna�t qu�il a �t� inform� par son directeur de cabinet de l�arrestation de DSK une heure apr�s son arrestation et qu�il �est normal � qu�un grand groupe h�telier pr�vienne l�Elys�e.