Les anciens rappelés du service national ont organisé hier matin une marche à Tizi Ouzou pour demander un statut. En effet, des centaines d'anciens militaires mobilisés pour une seconde fois durant la période allant de 1995 à 1999 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ont battu le pavé depuis l'esplanade du stade du Premier-Novembre (sortie est de la ville de Tizi Ouzou) jusqu'au siège de la cité administrative en empruntant les principales ruelles de la ville des genêts pour crier leurs revendications déjà exprimées à maintes reprises, notamment celles inhérentes à leurs conditions sociales ou encore à l'indemnisation des victimes. Les anciens militaires n'ont pas manqué d'évoquer les circonstances difficiles au plan sécuritaire que traversait le pays et que, malgré cela, ils ont répondu favorablement à l'appel de la patrie pour la sauver d'un péril qui la guettait à l'époque. Ainsi, sur des banderoles déployées par les manifestants, on pouvait lire «Qui se souvient des rappelés ?», «Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires» ou «Où sont les promesses de l'Etat ?» Arrivés devant le siège de la wilaya, ils se sont rassemblés pendant quelques dizaines de minutes avant de se disperser dans le calme. Ils voulaient transmettre une nouvelle fois leur plateforme de revendications aux autorités du pays car, «ils se sentent oubliés» et abandonnés, comme nous l'a expliqué un des animateurs de la contestation qui indique que «des milliers d'enfants de l'Algérie ont pris part à ce combat contre le terrorisme pendant que le pays était presque mis à genou et on ne nous considère pas comme des valeureux martyrs et moudjahidine de la patrie». Il nous a confié que de «nombreux rappelés du service national sont décédés et d'autres sont revenus avec des traumatismes devenus handicaps permanents» avant de rappeler que «notre action est un appui pour nos camarades qui ont déjà revendiqué que l'on soit doté d'un statut».