Les rappelés du Service national durant “la décennie noire” du terrorisme sont descendus hier dans la rue à Tizi Ouzou où ils ont organisé une marche de protestation, dans l'espoir de se faire entendre des autorités locales et nationales au sujet de leurs revendications déjà soumises par courrier à leur ex-tutelle, le ministère de la Défense auprès duquel ils disent n'avoir encore obtenu aucune réponse. Ils étaient près de 800 rappelés venus des 21 daïras que compte la wilaya de Tizi Ouzou à prendre part à cette marche silencieuse qui s'est ébranlée sous un soleil de plomb, à 10h, de l'entrée est de la ville de Tizi Ouzou. Après avoir emprunté la rue Abane-Ramdane, la rue Rabia-Ali et le boulevard Houari-Boumediene, les manifestants se sont dirigés, en empruntant les rues Chikhi-Amar et Boulila-Amar, vers l'entrée principale du siège de la wilaya où la marche a été transformée en rassemblement jusqu'à 11h30. Tout au long de la marche, les ex-militaires rappelés pour les besoins de la lutte antiterroriste durant la période charnière allant de 1995 jusqu'à 1999, portaient par-dessus les têtes des banderoles qui laissaient facilement deviner leurs revendications. “Nous les rappelés demandons un statut”, “Pour la reconnaissance des droits des rappelés du Service national”, ou encore “Nous demandons à bénéficier des dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale”, est-il écrit sur les banderoles. Arrivés devant le siège de la wilaya, aucun responsable n'a reçu ces rappelés du Service national dont le nombre est, selon les chiffres avancés par leur délégués, de plus de 15 000 rien que dans la wilaya de Tizi Ouzou où, précisent-ils, des centaines d'entre eux ont été tués par les groupes terroristes, d'autres ont été blessés et d'autres encore ont perdu leur emploi après la période de leur réincorporation par l'ANP. Pour rappel, le 23 juillet dernier, les délégués des rappelés du Service national avaient organisé une réunion à Mechtras, dans la région de Boghni, où ils ont élaboré une plate-forme de revendications contenant six points et qu'ils ont transmise aux autorités locales qui leur avaient alors signifié que ces revendications sont du ressort des autorités nationales. La reconnaissance des droits des rappelés du Service national, le bénéficie des avantages de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, une pension mensuelle à vie à laquelle s'ajouterait une indemnisation couvrant la période allant de 1995 à 2011 ainsi que la reconnaissance des droits de victimes physiques et morales aux rappelés sont les principales revendications exprimées par ces rappelés qui exigent aussi la réintégration des personnes ayant perdu leur poste après leur rappel.