Pas moins de 17.154 projets ont été financés par la CNAC et l'ANSEJ au 31 juillet dernier, contre 30.000 durant toute l'année 2010. Ces projets ont permis de créer 39.000 emplois durant les sept premiers mois de 2011. C'est ce qu'a annoncé, hier, Fodil Zaïdi, directeur de l'Emploi au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Ce responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne 3, a indiqué que «seuls 2% des entreprises créées dans le cadre de l'ANSEJ et de la CNAC ont des difficultés de remboursement». Précision de M. Zaïdi : «98% de ces entreprises en proie à des problèmes de remboursement sont actives». Et de rappeler dans ce sens la possibilité pour ces entreprises de solliciter le fonds de garantie. «Les banques répondent beaucoup plus et dans des délais raisonnables n'excédant pas deux mois», assure M. Zaïdi. L'Objectif assigné pour l'ANSEJ et la CNAC est de créer 50.000 projets par an sur 5 ans. Invité à confirmer ou à infirmer l'information selon laquelle le financement de l'activité transport a été gelé, M. Zaïdi se veut rassurant. «Nous n'avons pas gelé le financement de l'activité transport, mais les comités locaux de validation et de financement des projets siégeant au niveau des wilayas essayent de réguler. Le transport de voyageurs est saturé mais dans les segments liés aux marchandises et au transport sanitaire, le marché est demandeur», affirme M. Zaïdi. «Il y a une sorte du mimétisme chez certains porteurs de projets. La plupart des projets reçus à la CNAC portent sur le transport», relève l'invité de la radio. Cela dit, «toutes les activités sont ouvertes et c'est au promoteur de convaincre le comité d'études et de financement, composé de tous les acteurs locaux, de la faisabilité, de la rentabilité et de la viabilité de son projet pour qu'il puisse passer à son financement», fait-il savoir. Le ministère de l'Emploi avait décidé en janvier dernier de lever les restrictions sur les activités à investir par les jeunes entrepreneurs dans le cadre de l'ANSEJ. Tous les projets sont éligibles au financement bancaire. Plusieurs activités avaient été gelées, certaines depuis 1999, d'autres depuis trois et cinq ans, à l'instar de celle du transport en commun pour «raison de saturation». L'ANSEJ et la CNAC disposent chacune d'une commission de recours pour les jeunes dont les projets ont été rejetés par les comités de sélection, de validation des projets au niveau des wilayas. Plusieurs décisions ont été prises par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres de février dernier, pour booster les dispositifs d'aide à la création de l'emploi. Les dispositifs ANSEJ et CNAC ont vu le seuil minimum des fonds propres fixé à 1% du montant de l'investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à 5 millions de dinars. Il est fixé à 2% du montant de l'investissement lorsque celui-ci est compris entre 5 et 10 millions de dinars. Le montant des prêts non rémunérés est fixé à 29% du coût global de l'investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à 5 millions de dinars. Il est fixé à 28% du coût de l'investissement lorsque celui-ci est compris entre 5 et 10 millions de dinars. Les jeunes diplômés de la formation professionnelle peuvent accéder à un prêt non rémunéré supplémentaire, d'un montant de 500.000 dinars, destiné à l'acquisition de véhicules ateliers pour l'exercice des activités artisanales. Le prêt non rémunéré n'est accordé que lorsque le jeune promoteur sollicite un financement bancaire à la phase de création de l'activité. Les jeunes diplômés universitaires ont droit à un prêt non rémunéré supplémentaire, pour la prise en charge du loyer du local destiné à la création de cabinets groupés de professions libérales. Le montant du prêt non rémunéré ne dépasse pas un million de dinars. Les jeunes promoteurs bénéficient d'un prêt non rémunéré supplémentaire de 500.000 dinars, pour la prise en charge du loyer du local destiné à la création d'activités de production de biens et de services. Les jeunes promoteurs bénéficient d'une bonification des taux d'intérêt sur les crédits d'investissement bancaires de création ou d'extension d'activités. Cette bonification est fixée à 80% du taux bancaire, pour les investissements dans l'agriculture et la pêche, le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique ainsi que l'industrie de transformation. La bonification est fixée à 60% du taux bancaire pour les investissements dans tous les autres secteurs d'activité. Lorsque les investissements sont implantés sur les Hauts-Plateaux et le Sud, les bonifications sont portées respectivement à 95% et à 80% du taux bancaire. Les bénéficiaires du crédit ne supportent que le différentiel non bonifié du taux d'intérêt. Un différé de 3 ans est accordé pour le remboursement du principal du crédit bancaire et un différé d'une année pour le paiement des intérêts. Lorsque le projet est réalisé dans le cadre des cabinets groupés, le seuil de l'investissement est cumulé en fonction du nombre des jeunes promoteurs. Enfin, interpellé sur le problème de la discrimination à l'accès à l'emploi dont sont victimes beaucoup de jeunes au Sud du pays, M. Zaïdi a répondu que le ministère de l'Emploi a saisi ses homologues de l'énergie et du commerce afin de faire la lumière sur les pratiques des entreprises qui recrutent en contournant la loi qui oblige pourtant un passage par l'ANEM.