Le relèvement du niveau des retraites nécessite des potentialités financières importantes de la Caisse nationale des retraites (CNR), a indiqué, hier à l'APN, le premier argentier algérien, M. Karim Djoudi. Il a estimé, alors qu'un amendement de la loi sur les retraites a été introduit par le parti des Travailleurs et soumis au vote, que le gouvernement est «très sensible» à la nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat des retraités. «Les retraites obéissent aux régimes par répartition et sont gérées par la CNR, tandis que le budget de l'Etat n'intervient que pour les dépenses de solidarité nationale», a déclaré M. Djoudi à des journalistes, après le vote sur l'amendement. L'amendement a été introduit par M. Ali Brahimi, député du PT pour la wilaya de Bouira, selon lequel l'Etat doit «assurer à tout retraité, dépourvu d'autres ressources, un seuil minimum de retraite équivalent au salaire national minimum garanti», revu en hausse récemment à 18.000 DA. Pour M. Brahimi, cet amendement n'engendre que 2,5 milliards de DA de dépenses supplémentaires pour le Trésor. Mais M. Djoudi restait ferme : «il faudrait que la CNR dégage les ressources nécessaires pour pouvoir faire une telle augmentation». «Il y a des propositions (relatives à l'augmentation des retraites) qui sont en train de se profiler, et il va y avoir un arbitrage à un moment donné», a assuré M. Djoudi, qui a rappelé que le groupe de travail chargé de ce dossier à l'issue de la dernière tripartite, poursuivait ses travaux. «Lorsque nous avons un budget de fonctionnement de 4.600 milliards de DA, nous faisons face à une dépense récurrente qui nécessite un regard attentif pour qu'elle n'augmente pas trop fortement», a-t-il prévenu. Mais pour les députés PT, Brahimi et Tarek Mira de Béjaia, «aujourd'hui, l'APN a été le théâtre d'un scandale inédit survenu à propos de l'amendement 71 bis-7 nouveau». Ce projet d'amendement a été introduit par le député Ali Brahimi en vue de faire relever par le Trésor public, les pensions de retraite les plus basses pour les porter au niveau du Snmg (Salaire national minimum garanti). L'amendement visait à rétablir un ancien droit acquis, consacré par la loi 83/12 du 2 juillet 1983 qui stipulait que la pension de retraite ne saurait être inférieure au Snmg, indique un communiqué de ces deux députés. A l'heure actuelle, 546.000 retraités (chiffre CNR) ne perçoivent que 75 % du Snmg, soit 11.250 DA. Le rétablissement de l'ancien droit, tel qu'avancé par l'amendement, ne coûtera au Trésor public que 2.510.600.000 DA, précise le communiqué transmis à la rédaction. Selon ce communiqué, le vote sur l'amendement de ce projet aurait été «détourné» par le président de l'APN, M. Abdelaziz Ziari. «Alors que cet amendement recueillait visiblement, et à deux reprises, la majorité des voix venant de tous bords politiques, le président annonçait le contraire», indiquent Tarek Mira et Ali Brahimi, ajoutant que la demande d'un troisième «décompte pour trancher le litige a été arbitrairement refusée». La proposition de relèvement des nivaux des retraites «a donc fait les frais de l'arbitraire manifeste du président de l'APN», affirment-ils. Le PT a voté contre le projet de loi de finances 2012.